Pour la revue de presse de cette semaine, nous avons lu et consulté les journaux catholiques
et les sites des conférences épiscopales africains que voici : Senkto (Sénégal),
La Croix du Bénin, l’Agence catholique d’information du Nigéria, le
site de la Conférence épiscopale du Burkina Faso, du Rwanda, CENCO (Rd
Congo) et La Semaine Africaine (Congo-Brazzaville).
Au Sénégal, l’actualité
catholique est centrée sur le voyage apostolique que le Pape Benoît XVI effectue à
partir de ce jeudi en Allemagne. Senkto, reprenant des propos du Père Federico
Lombardi, porte-parole du Saint-Siège, estime que ce voyage, intense, se place sous
le signe de l’avenir : dialogue avec l’Eglise protestante, rencontre avec les jeunes
sont au programme. Senkto rappelle que le coût de ce voyage est à l’entière charge
de l’Eglise catholique en Allemagne ; une Eglise ouverte sur la solidarité puisqu’elle
vient d’instituer un « Fonds Benoît XVI pour l’Afrique orientale » en faveur des
populations affligées par la sécheresse et la famine dans la Corne de l’Afrique.
Au
Bénin, le journal de l’Eglise, La Croix du Bénin, fait sa Une sur l’élévation
de Mgr Barthélemy Adoukonou au rang d’évêque. L’actuel secrétaire du Conseil pontifical
de la Culture se place dans la lignée des dignes fils du Bénin qui, à l’instar du
défunt Cardinal Bernardin Gantin, se sont signalés par un service de grand zèle à
la Curie romaine aux côtés des Papes. Mais l’éditorialiste du journal revient aussi
largement sur les révélations de l’avocat franco-libanais Robert Bourgi selon qui
pendant plus d’une décennie, des présidents africains ont alimenté les caisses noires
de partis, personnes ou institutions politiques de France. « Que ces accusations soient
entièrement vraies ou non, écrit le journal, elles trahissent le niveau incroyable
de pourriture de la politique française et de la « Françafrique » du passé et du présent
(…). Les réactions en Afrique varient entre la colère d’une partie de l’opinion publique
et les efforts de démentis ou de banalisation des entourages des chefs d’Etat accusés
(…). Mais une grande partie de l’opinion s’indigne un peu et passe vite à autre chose.
(…). Or le plus grave dans cette nouvelle affaire n’est pas le fait de l’accusation,
ce ne sont pas les montants astronomiques. Le plus grave, c’est de voir à quel point
nous sommes accoutumés du fait ».
Au Nigéria, la Conférence épiscopale presse
le président Goodluck Jonathan de passer bien vite des promesses électorales aux faits
concrets, maintenant qu’il entame un nouveau mandat. Les évêques, nous renseigne l’agence
catholique NCNS, mettent notamment le doigt sur une des plaies les plus décriées
du Nigéria : la corruption. Comme celle-ci a tendance à gangréner tous les rouages
de l’Etat, notent les évêques, le président a l’impérieux devoir s’assurer que les
processus électoraux soient désormais à l’abri des pratiques de corruption. Il en
va de la crédibilité de la classe politique dirigeante elle-même, estiment les évêques.
Au
Burkina Faso, la presse catholique met beaucoup d’espoir dans la nouvelle commission
électorale nationale indépendante (CENI). Le site de la conférence épiscopale note
qu’il s’agit d’une commission composée sur la base des qualités intellectuelles et
de la probité morale de ses 15 membres, tous jeunes et « avec une grande expérience
des affaires sociale, économique et politique » ; et tous animés par la ferme volonté
d’assurer au pays des élections libres et transparentes.
Le thème de la paix,
de la coexistence pacifique et de la démocratie est également au cœur des préoccupations
des journaux catholiques en Afrique centrale. Ainsi, en République démocratique du
Congo nous renseigne CENCO, c’est vendredi prochain 23 septembre que le président
de la Conférence épiscopale présentera officiellement à Kinshasa le cycle de la campagne
d'éducation civique et électorale décidée par l’Eglise qui est dans ce pays. La Commission
épiscopale Justice et Paix a préparé à cet effet un matériel adapté, composé de CD
de chanson, de feuilletons, de bandes dessinées et d’affiches de sensibilisation pour
réussir, en novembre, des élections générales pacifiées, « des élections dans la paix
et pour le développement ».
Au Rwanda, nous renseigne le Site de la conférence
épiscopale, la paroisse de Mushaka à Kigali, a vécu une cérémonie exceptionnelle
empreinte de beaucoup d’émotion dimanche 11 septembre. Au cours de la messe, en effet,
12 familles de rescapés du génocide de 1994 se sont publiquement réconciliées avec
les familles de leurs agresseurs. Dans la logique et l’esprit des Ga-tsa-tsa, ces
tribunaux traditionnels rwandais qui jugent les auteurs du génocide et, sous réserve
de confession, accordent le pardon public, cette messe a donné lieu à beaucoup de
larmes, mais abouti aussi à assainir les plaies au sein de la paroisse entre des communautés
qui ne se parlaient plus. A l’homélie le curé de la paroisse, l’Abbé Ubald Rugirangoga,
a rappelé que « le pardon n’a pas de limite ni de mesure. Il faut l’accorder à toute
personne, en tout temps, même à celle qui a commis l’irréparable. Nous ne devons pas
nous laisser vaincre par le mal mais plutôt vaincre le mal par le bien. »
Enfin
au Congo-Brazzaville, annonce La Semaine Africaine, c’est tout le pays qui
se prépare au 42è anniversaire du Mouvement œcuménique du Congo. Conférences, ateliers
de formation et prières communes sont programmés à partir de novembre ; ils se tiendront
alternativement aux sièges de l’une ou l’autre des confessions religieuses qui composent
le mouvement œcuménique.
Albert Mianzoukouta, Journaliste à Radio
Vatican, Français-Afrique.