Sénégal: Des dirigeants musulmans et chrétiens unis en vue des élections
Création d’un Mouvement pour la paix et la restauration des valeurs Dakar,
9 septembre 2011 (Apic) Des dignitaires musulmans et chrétiens du Sénégal ont annoncé,
le 8 septembre, la création d’un Mouvement pour la paix et la restauration des valeurs
(MPRV). L’assemblée constitutive a eu lieu le même jour au siège du Bureau régional
d’Afrique de l’Ouest de la Ligue islamique mondiale (LIM) à Dakar.
Cette initiative
a été prise par le cardinal Théodore Adrien Sarr, archevêque de Dakar, et le cheikh
El hadj Moustapha Cissé, ancien diplomate et khalife d’une famille de Pire, une cité
religieuse musulmane de la confrérie des tidjane, majoritaire au Sénégal. Selon
un communiqué, "il est nécessaire d’avoir, au Sénégal, une structure devant permettre
à de bonnes volontés de tous bords de monter au créneau pour la conservation de certains
acquis, (…) comme la paix, la solidarité, les valeurs et vertus enseignées par les
religions abrahamiques". Lors de la réunion constitutive, un bureau provisoire
co-présidé par Moustapha Cissé et le cardinal Sarr a été mis sur pied. Il sera complété
par un collège de conseillers chargé de la réflexion permanente sur les orientations
et les actions du MPRV. En attendant, un comité d’honneur, composé de plusieurs personnalités
religieuses du pays a été créé. Climat politique tendu La création du
MPRV a lieu dans un climat politique lourd de menaces au Sénégal, en vue de l’élection
présidentielle du 26 février 2012, et des législatives de la même année. De nombreuses
manifestations de contestations contre le régime ont eu lieu en mars et en juin derniers.
En juillet, l’exaspération de la population face aux coupures intempestives d’électricité
a provoqué des scènes d’émeutes nocturnes à Dakar et dans certaines régions. Les chefs
religieux musulmans et chrétiens appellent quotidiennement à des prières pour la paix
et la stabilité au Sénégal, invitant aussi les adversaires politiques au dialogue
et à la concertation. En juin, les évêques du Sénégal avaient tiré la sonnette d’alarme:
"La marmite est en train de bouillir, on s’en inquiète", ont-ils déclaré, à l’issue
de leur deuxième session ordinaire de l’année pastorale 2010-2011. (apic/ibc/bb)