Les Chrétiens en Europe sont de plus en plus marginalisés. C’est le constat de Mgr
Dominique Mamberti, Secrétaire du Saint-Siège pour les Rapports avec les États. Ce
lundi le prélat a fait part de sa préoccupation lors du sommet organisé à Rome par
l’Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe sur le thème des violences
antichrétiennes. « Nous observons une augmentation importante de l’intolérance envers
les chrétiens » a expliqué Mgr Mamberti en rappelant que même dans les pays à majorité
chrétienne ces phénomènes de discrimination et de xénophobie existent. La plupart
des actes discriminatoires ont lieu hors de la zone de l’OSCE, cependant ces pays
n’en sont pas totalement à l’abri. Au contraire, on assiste dans certains pays d’Europe
à une montée d’incidents préoccupants : des violences et des agressions contre des
prêtres et des religieux et des profanations d’églises et de cimetières, tandis que
des sites internet incitent à la haine contre les chrétiens. Selon des statistiques
de la Gendarmerie française, on recense tous les deux jours en France une attaque
contre une église catholique ou un cimetière. Ces gestes sont habituellement attribués
par les médias à des hooligans, mais de plus en plus souvent ces actes sont accompagnés
de slogans idéologiques contre l’Église et les prêtres pédophiles. « La liberté est
le premier des droits de l’Homme parce qu’il est historiquement le premier à avoir
été reconnu et parce que il concerne une dimension constitutive de l’être humain c’est
à dire sa relation avec le Créateur », a rappelé Mgr Mamberti en citant Benoît XVI.
En réponse à ce phénomène, le prélat a invité à lutter pour garantir la liberté religieuse,
dont le respect est étroitement lié à la présence ou non de discrimination et de crimes
à l’encontre des croyants. Parmi les propositions concrètes du Sommet de Rome, selon
Andrea Tornielli, figurent la création d’une banque internationale de données sur
les crimes contre les chrétiens qui favorise la connaissance du phénomène et la collaboration
entre les polices et le lancement de campagnes d’informations. Le reportage de Charles-François
Brejon Parmi les initiateurs
de l’évènement, Massimo Introvigne, représentant de l’OSCE pour la lutte contre le
racisme, la xénophobie et la discrimination, en particulier religieuse. Un entretien
réalisé par Charles-François Brejon