11 septembre : Benoît XVI réaffirme que rien ne peut justifier un acte terroriste
Benoît XVI évoque les sombres événements du 11 septembre 2001 dans un message au président
de la Conférence des évêques américains, Mgr Timothy Dolan. Une tragédie – écrit-il
– aggravée par le fait que les auteurs des attentats se sont réclamés de Dieu. Aucune
circonstance – réaffirme le Pape avec force – ne pourra jamais justifier un acte terroriste.
Chaque vie humaine est précieuse dans le dessein de Dieu, et aucun effort ne devrait
être épargné pour promouvoir à travers le monde un respect authentique des droits
inaliénables et de la dignité des personnes, où qu’elles vivent. Benoît XVI reconnaît
cependant que le ressentiment est souvent à la racine des actes de violence. Il prie
donc pour un monde libéré des injustices. Il préconise l’instauration d’une culture
mondiale de la solidarité et la mise en mise en place des conditions nécessaires à
la paix et à la prospérité. Enfin, le Pape ne manque pas, dans son message, de rendre
hommage au courage et à la générosité dont les américains ont fait preuve lors des
opérations de secours et à leur énergie pour aller de l’avant avec espoir et confiance.
Depuis son élection, Benoît XVI a dénoncé à plusieurs reprises la violence
faite au nom de Dieu, le terrorisme qui exalte un dieu qui n'existe pas et qui utilise
la religion pour déclencher la violence. Dès le 12 septembre 2006, dans son célèbre
discours de Ratisbonne, qui avait suscité tant de polémiques, il avait condamné la
violence exercée au nom d’une religion. Pour les chrétiens, ne pas agir selon la raison
est contraire à la nature de Dieu. Dieu, qui est amour, ne peut souhaiter que la foi,
la vérité, la justice se répandent par la guerre. Voilà ce que le cardinal Ratzinger,
futur Benoît XVI, affirmait sur notre antenne en novembre 2001 alors qu’il était encore
à la tête de la Congrégation pour la doctrine de la foi (propos recueillis
par Antonella Palermo de la rédaction italienne de Radio Vatican)
Plus récemment,
en ouvrant les travaux du Synode pour le Moyen-Orient, en octobre dernier à Rome Benoît
XVI fustigé le pouvoir des idéologies terroristes, dans une méditation très personnelle
: « de fausses divinités qui ne sont pas de Dieu – avait-il martelé – et qui doivent
être démasquées ». Selon Benoît XVI, les religions ne sont pas la cause des problèmes
du Moyen-Orient, mais leur solution. Toutes les religions – a-t-il dit - devraient
inciter à un usage correct de la raison et promouvoir des valeurs éthiques qui construisent
la coexistence civile. Le cardinal Jean-Louis Tauran, président du Conseil pontifical
pour le Dialogue interreligieux nous en parlait le mois dernier (propos recueillis
par Romilda Ferrauto)
******** Articles précédents sur ce même sujet
A
l'occasion du X° anniversaire des attentats du 11 septembre 2001 aux Etats Unis, Benoît
XVI a adressé le message suivant au président de la Conférence des évêques américains,
Mgr Timothy M. Dolan. Traduction La grâce soit sur vous et la Paix de Dieu et de
son Fils Jésus-Christ ! Aujourd’hui mes pensées sont tournées vers les sombres
évènements du 11 septembre 2001, jour où tant de vies innocentes furent perdues dans
l’assaut des tours jumelles du World Trade Center, mais aussi à Washington et en
Pennsylvanie. Je me joins à vous en confiant les milliers de victimes à la miséricorde
infinie de Dieu Tout-Puissant, et en demandant à notre Père des Cieux de continuer
à consoler ceux qui pleurent la perte de leurs bien-aimés. La tragédie de ce jour-là
est aggravée par le fait que les auteurs des attentats se sont réclamés de Dieu. Une
fois encore, il doit être rappelé sans équivoque qu’aucune circonstance ne pourra
jamais justifier des actes terroristes. Chaque vie humaine est précieuse aux yeux
de Dieu, et aucun effort ne devrait être épargné pour promouvoir à travers le monde
un respect authentique des droits inaliénables et de la dignité des personnes, où
qu’elles vivent. Il faut rendre hommage aux américains pour le courage et la générosité
dont ils ont fait preuve lors des opérations de secours, et pour leur énergie à aller
de l’avant avec espoir et confiance.
Je prie avec ferveur pour qu’un engagement
ferme dans la justice et une culture mondiale de la solidarité puissent débarrasser
le monde des griefs qui souvent, sont à la racine des actes de violence, et afin
que soient créées les conditions pour plus de paix et de prospérité, offrant un avenir
plus clair et sûr.
Dans cet esprit, j’étends mes salutations les plus affectueuses
à vous, frères dans l’épiscopat, et à tous ceux qui ont une charge pastorale, et je
vous donne avec joie ma bénédiction apostolique comme promesse de paix et de sérénité
dans le Seigneur.
Au Vatican, le 11 septembre 2011
**********
Le
11 septembre 2001 à 8h45, deux avions percutaient de plein fouet les tours jumelles
du World Trade Center à New York. Peu de temps après, deux autres avions s'écrasaient
sur le Pentagone à Washington et dans un champ de Pennsylvanie. Suite à l'incendie,
les deux tours s'effondraient l'une après l'autre, laissant le monde entier sous le
choc. Ces attentats ont tué 2.997 personnes. 10 ans après quelles conséquences ont-ils
eu sur la perception qu’à l’Amérique d’elle-même et sur son action dans le monde ?
Retour sur ces bouleversements avec l'historien André Kaspi, spécialiste des Etats-Unis.
Propos recueillis
par Olivier Tosseri
**********
Les attentats du 11 septembre avaient
déclenché une vague de compassion et de solidarité. C’est le souvenir qu’en garde
le directeur du Bureau de presse du Saint-Siège. A quelques jours de l’anniversaire,
le Père Federico Lombardi a évoqué le sacrifice de ceux qui se sont battus pour sauver
des vies, qui ont répondu à la haine par l’amour et la générosité. Ces exemples de
charité ont marqué la jeunesse et toute l’humanité. Pour le Père Lombardi, il est
essentiel de dialoguer pour construire la paix et dire non à toute forme de fondamentalisme
se réclamant de Dieu. La dimension religieuse doit devenir une force de paix. Le directeur
du Bureau de presse du Saint-Siège a insisté sur l’importance du dialogue avec l’islam,
un enjeu qui suscite une vive préoccupation. A Montréal se déroulait ce mercredi,
la 2ème Conférence mondiale sur les religions du monde après le 11 septembre. Une
rencontre, au Palais des congrès, présidée par le Dalaï Lama, accompagné de la lauréate
du prix Nobel de la paix, Shirin Ebadi. Au centre de cette conférence : l’importance
de la religion dans la construction de la paix dans le monde. Les participants ont
travaillé à la formulation d’une Déclaration universelle des droits de la personne,
et aux moyens de réunir les religions du monde autour d’une pensée commune. Interrogé
par Emma Jehl, Patrice Brodeur professeur à la faculté de théologie et religions de
Montréal et chercheur sur l’islam explique quelles ont été les répercussions du 11
septembre sur les religions du monde et en quoi consiste la future Déclaration universelle
des droits de la personne par les religions du monde
*********
«
L’Esprit d’Assise arrivera à Munich » : c’est ce qu’avait annoncé cet été le cardinal
Reinhard Marx. L’archevêque de la ville fait référence à la rencontre d’Assise de
1986 où des chefs religieux du monde entier s’étaient retrouvés pour prier pour la
paix, à l’invitation du pape Jean-Paul II. Organisée par la Communauté de Sant’Egidio,
la rencontre internationale de prière pour la paix se tiendra cette année du dimanche
11 au mardi 13 septembre. Des personnalités religieuses et politiques d’une soixantaine
de pays se réuniront autour du thème « Destinés à vivre ensemble. Religions et cultures
en dialogue », avec en filigrane le triste anniversaire des attentas du World Trade
Center, il y a tout juste 10 ans. Mario Giro, responsable des relations internationales
de Sant’Egidio, nous parle du travail de fond réalisé ces dernières années dans le
dialogue interreligieux
Des propos recueillis
par Charles-François Brejon.