Pour la revue de presse de cette semaine, nous avons lu ou consulté les journaux catholiques
et sites des conférences épiscopales suivants : L’Effort camerounais, La
Vie de l’Eglise (diocèse de Maroua-Mokolo, Cameroun), La Semaine Africaine
(Congo-Brazzaville), Site de la Conférence épiscopale du Gabon, Cenco
(Rd Congo), Senkto (Sénégal), L’Echo des Iles (diocèse de Port Victoria,
Seychelles), Agence catholique de presse du Nigéria (CNSN) et La Croix du
Bénin. Le Site de la Conférence épiscopale du Rwanda, habituellement mis à jour,
présente quelques difficultés de consultation cette semaine.
Au Gabon, donc,
où les confrères du Site de la Conférence épiscopale semblent s’être accordés un petit
temps de repos après l’effervescence des Journées mondiales de la Jeunesse pour lesquelles
ils se sont beaucoup dépensés, ne présente qu’un titre d’annonce : la prochaine Retraite
de la Communauté des Béatitudes (septembre-octobre). Le programme est accompagné d’une
« Prière à la Petite Thérèse », Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus et de la Sainte Face,
dont l’intercession est sollicitée pour la réussite de ce temps de ressourcement qui
se déroulera au Monastère Marie-Reine de Libreville.
Mais, dans la région,
les journaux catholiques se sont comme donnés le mot : ils sont en effet trois journaux
à avoir choisi de retenir le thème du mariage et de la défense du modèle de la famille
chrétienne dans leurs préoccupations. L’Effort camerounais, La Vie de l’Eglise (Maroua-Mokolo)
et La Semaine Africaine estiment, presqu’à l’unisson, que les défis contre la famille
aujourd’hui exigent de l’Eglise et de ses pasteurs un constant rappel aux valeurs
essentielles, car défendre la famille c’est en définitive défendre la société elle-même.
Ainsi,
L’Effort camerounais s’attaque-t-il directement à un tabou, en dénonçant la polygamie.
Pratique courante dans la région, ancrée dans les mœurs et acceptée par les Etats,
le journal de Douala n’hésite pas à réaffirmer que «la polygamie est contraire à l’égale
dignité entre l’homme et la femme» ; qu’elle est «un enfer que l’homme construit lui-même
sur terre» et que, au-delà des apparences et des habillages culturels ou juridiques,
la polygamie ne présente, même dans la société civile, que des effets «néfastes». Ce
débat enflamme également les colonnes de La Semaine Africaine, le bihebdomadaire de
l’Eglise paraissant à Brazzaville. Un avocat et un activiste des droits de l’homme
y présentent une tribune voulant soutenir que la dissolution du mariage à l’état civil
ne devrait pas entrer en conflit avec «l’indissolubilité présumée du mariage religieux»
(sic). Une telle position déchaîne les protestations des lecteurs, dont certains suggèrent
même que la Conférence épiscopale institue une commission de lecture pour filtrer
ceux des articles qui troublent la conscience des catholiques. Un canoniste y réaffirme
que la loi de Dieu, fondée sur l’amour, est aussi une hymne à la vie : la mort, sous
quelque forme qu’on cherche à la promouvoir, mort des êtres, mort des institutions
ou négation des sacrements, ne peut trouver grâce auprès de Celui qui a fait gratuitement
le don de la vie. La Vie de l’Eglise, le bulletin du diocèse camerounais de Maroua-Mokolo,
abonde dans le même sens en réaffirmant que la famille chrétienne est avant tout un
important «lieu de dialogue et de paix pour elle-même et pour la société». Dans un
article intitulé «Gender» (à rappeler que le Cameroun est une nation bilingue anglais-français),
la revue reprend le propos de Mgr Bernard Ginoux, Evêque de Montauban, en France,
sur un thème très voisin et dont le débat dans les sociétés occidentales débouche
inévitablement sur une négation de la famille chrétienne, fondée sur l’amour et unissant
un homme et une femme. «Comment une société peut-elle se fonder sans [la] distinction
homme/femme ?» Ce serait transformer l’homme en son propre créateur. «Il est abusif
de lier [le désir de nier une telle distinction] à la dignité de la femme et à sa
reconnaissance. C’est la dignité de toute personne humaine qui fonde la société»,
est-il réaffirmé. Mort et Vie, sont deux facettes d’une même réalité de foi dont
seul Dieu qui donne a la maîtrise. L’Archevêque de Kinshasa, le Cardinal Laurent Monsengwo
Pasinya, l’a rappelé le 24 août. C’était lors des funérailles de l’Abbé Henri Izwa,
un de ses professeurs et un des plus vieux prêtres du pays qui s’est éteint en Belgique
où l’avait conduit une longue maladie, après 42 ans de vie sacerdotale. «L’Abbé Henri
me frappait par le souci qu’il avait de la jeune génération des prêtres. Pour eux,
il souhaitait que les structures diocésaines soient mises en place de façon à les
aider efficacement à assumer des responsabilités dans l’Archidiocèse». «Il était sensible
aux problèmes d’inculturation et d’africanisation de la foi», a souligné le Cardinal
dans son homélie que nous présente CENCO. L’agence catholique de presse du Nigéria,
CNSN, présente cette semaine une réflexion de Mgr John Onayekan, Archevêque d’Abuja,
sur la fidélité aux engagements chrétiens. L’Archevêque, recevant le 21 août dernier,
les vœux de trois religieuses missionnaires, a insisté sur le fait que la vie du chrétien
n’est rien si elle n’est pas d’abord fondée sur la fidélité au message du Christ,
vécu dans sa radicalité et sa cohérence. «Beaucoup, a-t-il ironisé, sont friands de
miracles, attendant de Dieu qu’Il résolve leurs petits problèmes de chaque jour, mais
ils n’ont pas la foi et ne vivent pas en fidélité avec Dieu». Au Sénégal, Senkto
consacre un espace important au thème de la paix. Dans sa partie Sud, le Sénégal est
encore marqué par une rébellion qui, malgré les accords et différentes approches,
se réveille de temps en temps pour faire le coup de feu et semer mort et désolation.
C’est pourquoi l’information que relaie le site ne manque pas d’intérêt : «Le délégué
national de la Jeunesse étudiante catholique du Sénégal, François Mendy, a appelé
les combattants du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC) à déposer
les armes». Espérons qu’il sera entendu. Au Bénin où, comme nous l’indiquions dans
notre précédente revue de presse, l’on continue de compter les jours jusqu’à la venue
du Pape en novembre. La Croix du Bénin, consacre cette semaine un large espace à ce
qu’il appelle «les grands rassemblements». Le plus grand de tous étant, bien entendu
comme chaque année, le pèlerinage marial de Dassa Zoumé dont la messe de clôture a
eu lieu le 21 août. Cette année, l’invité de marque était le Cardinal André Vingt-Trois,
Archevêque de Paris qui poursuit une tradition instaurée par son prédécesseur feu
le Cardinal Jean-Marie Lustiger. Il a été accueilli par Mgr Antoine Ganyé, Archevêque
de Cotonou : «vous êtes au milieu de nous fils et filles de l’Eglise, famille de Dieu
au Bénin réunis de tous les dix diocèses et des 340 paroisses de notre territoire.
Avec nous sont accourus à ce haut de pèlerinage différentes personnalités dont la
plus illustre de notre pays, le chef de l’Etat, le Dr Thomas Boni Yayi qui, chaque
année depuis 2009, accomplit cette démarche de foi avec son gouvernement, les députés
et d’éminentes personnalités politiques pour prier avec nous en faveur de ce pays».
A son tour, le Cardinal Vingt-Trois a réaffirmé qu’ «être chrétien, c’est mettre
l’Evangile en pratique» comme Marie, dont la gloire et les «mérites pour lesquels
nous l’admirons et nous l’aimons, comme une Mère très chère, c’est d’avoir écouté
la Parole de Dieu et de l’avoir mise en pratique». Enfin, L’Echo des Iles, mensuel
de Port Victoria aux Seychelles, rapporte le résultat d’un intéressant sondage auprès
des jeunes avant leur participation aux JMJ de Madrid-2011. La question était : que
pensez-vous pouvoir rapporter d’une telle participation ? «Cette expérience changera
ma vie», ont répondu 9 jeunes sur 10. Albert Mianzoukouta, Journaliste
à Radio Vatican, Français-Afrique.