Kenya: L’Eglise catholique dénonce une décision de l’Etat de lui retirer 21 écoles
Le gouvernement veut augmenter le nombre d’écoles nationales dans le pays Nairobi,
22 août 2011 (Apic) La Commission pour l’éducation et l’éducation religieuse de l’Eglise
catholique du Kenya a dénoncé un projet du gouvernement de reprendre sous son contrôle
21 écoles privées catholiques. L’Etat kenyan veut augmenter le nombre d’écoles nationales
dans le pays, mais près de la moitié des écoles choisies pour être des écoles nationales
sont actuellement dirigées par l’Eglise catholique. Au début du mois d’août, le
Ministère kenyan de l’Education nationale a présenté une initiative de l’Etat tendant
à accorder le statut d’écoles nationales à 51 écoles secondaires provinciales pour
combler le déficit auquel il est confronté dans ce domaine. Cette initiative permettra
à chaque district d’avoir deux écoles nationales et d’augmenter le nombre d’admissions
dans écoles nationales, l’offre passant de 18’000 à 22’000 places. Le gouvernement
invoque l’équité, la qualité et l’accès à l’éducation, critères consacrés dans la
nouvelle Constitution.
Des communautés défavorisées risquent d’être pénalisées Selon
le quotidien kenyan "The Star" du samedi 20 août, les membres de la Commission ont
estimé que cette initiative du gouvernement vise à "marginaliser" l’Eglise dans la
gestion des écoles. Même si ce projet relève d’une idée noble, a souligné Mgr Maurice
Crowley, président de la Commission, "nous craignons que les communautés qui sont
desservies par certaines de ces écoles privées catholiques ne soient défavorisées".
L’évêque de Kitale pense notamment à des élèves provenant de communautés désavantagées
qui ne pourront pas atteindre les exigences demandées, tant du point de vue des notes
que des taxes d’inscription.
Mgr Maurice Crowley a souligné l’importance
pour le gouvernement de verser à l’Eglise catholique les 25 millions de shillings
(208’500 CHF) promis par le Ministère de l’Education pour chaque école élevée au rang
d’école nationale. Il a réclamé au ministère de l’Education des précisions sur les
critères utilisés dans le choix des 21 écoles concernées.
L’évêque d’origine
irlandaise a aussi interpellé le gouvernement sur les problèmes structurels que rencontrent
les écoles dans les zones reculées du pays, où seule l’Eglise catholique est présente.
"Le gouvernement doit nous considérer comme des partenaires dans le domaine de l’éducation
au lieu de nous ignorer dans ses prises décisions" concernant ce secteur, a encore
indiqué Mgr Crowley. Malgré tout, il a soutenu que le partenariat entre le Ministère
de l’Education et l’Eglise "dans la prestation d’une éducation holistique de qualité"
allait se poursuivre. (apic/ibc/be)