En Libye, le régime plie mais Mouammar Kadhafi ne se rend pas
Mouammar Khadafi semble s’être évaporé. Pourtant le dictateur libyen est bien vivant.
Dans un nouveau message télévisé diffusé ce mercredi il affirme s’être promené incognito
dans Tripoli. Hier dans un autre message il avait affirmé s’être retiré de sa résidence
pour « des raisons tactiques ». Bab Al Azizyah, la forteresse de Mouammar Khadafi,
est en effet tombée aux mains des rebelles mais le dirigeant libyen ne se trouvait
pas à l'intérieur. Cette bataille gagnée par les insurgées a provoqué un déferlement
de joie dans tout le pays. Après la rupture du jeûne du ramadan, les rues de capitale
libyenne ont été envahies. Des familles entières brandissaient des drapeaux de la
rébellion, klaxonnaient dans leur voiture et déchiraient les affiches à l’effigie
de Mouammar Kadhafi.
Les migrants cherchent à fuir
Alors que
les combats font rage à Tripoli de nombreux migrants venus de pays voisins de la Libye
et d'Afrique Subsaharienne cherchent fuir la capitale. Mais les opérations d'évacuations
s'avèrent délicates : les bateaux affrétés par l’Organisation Internationale des Migrations
rencontrent toutes les difficultés à accéder au port de Tripoli. Jean Philippe
Chauzy, porte parole de l'OIM
Les
civils pris au piège des combats
A Tripoli des milliers de civils libyen
se retrouvent aussi pris au piège des combats. L’ONG Amnesty International lance un
appel aux deux forces en présence à ne pas lancer d’attaques punitives contre leurs
adversaires, une fois que l'offensive sera conclue. Geneviève Garrigos, présidente
d'Amnesty International France
L'OTAN
reste en alerte
La victoire des insurgés en Libye contre le régime du colonel
"n'est pas complète" et l'Otan doit rester en alerte et aller au bout de sa mission.
C'est ce que déclarait ce mardi le chef de la diplomatie française Alain Juppé. Ce
mardi, l'OTAN assurait qu'il poursuivrait sa mission auprès des insurgés, précisant
cependant que Mouammar Kadhafi "n'est pas une cible" pour l'Alliance Atlantique. Dans
la guerre en Libye, l'OTAN a joué un rôle décisif auprès des rebelles pour faire chuter
le régime. Une arme à double tranchant pour le futur de la Libye estime Ahmed Mahiou
directeur de recherche émérite à l’IREMAM
A Tripoli,
les franciscains partagent la souffrance de la population
Le couvent situé
dans la capitale libyenne accueille actuellement trois moines. Contactés par l’agence
vaticane Fides, de la Congrégation pour l’évangélisation des peuples, ils racontent
que personne n’ose sortir, car la rue est très dangereuse pour tous : on ne comprend
pas toujours qui tire sur qui. En revanche à Bengazi, la communauté catholique peut
poursuivre régulièrement ses activités pastorales. Les nouvelles autorités de transition
ne lui ont créé jusqu’ici aucune difficulté.
Benoît XVI a multiplié
les appels pour la paix en Libye
Depuis le déclenchement des opérations
militaires en Libye, Benoît XVI est intervenu à plusieurs reprises pour réclamer un
arrêt des combats. La force des armes ne pouvant, selon lui, résoudre la situation
Libyenne. A l’Angélus du 7 août dernier, il avait demandé la paix et la réconciliation
pour la Libye. Le Pape s’était adressé directement aux organisations internationales
et à tous ceux qui ont des responsabilités politiques et militaires pour les exhorter
à relancer avec conviction et détermination la recherche d’un plan de paix, de toute
urgence ,à travers des négociations et un dialogue constructif. L’Église a toujours
redouté que l’intervention de l’Otan ne soit perçue comme une nouvelle agression du
monde chrétien contre des musulmans, donnant de nouveaux arguments à l’islamisme radical.
Mgr Giovanni Innocenzo Martinelli, vicaire apostolique à Tripoli, a multiplié les
critiques à l'égard de l’attitude des occidentaux.