Une messe a été célébrée ce samedi, en la basilique Saint-Pierre de Rome, en mémoire
de Paul VI, le Pape du dialogue et du Concile, mort il y a 33 ans, le 6 août 1978.
Un Pape ouvert au monde, imprégné de théologie française et de spiritualité bénédictine,
ami de Jacques Maritain et d’Aldo Moro, dont le pontificat a été troublé par les courants
contraires, conservateur et progressiste, qui s’affrontaient dans la période postconciliaire.
La célébration a été présidée par l’archevêque de Trieste, Mgr Giampaolo Crepaldi.
A l’occasion de cet anniversaire, le quotidien du Vatican rend un hommage appuyé
à ce Pape qui a été l’objet de dérision, de critiques impitoyables, et de contestations
acerbes mais qui a su se défendre avec un grand courage intellectuel. L’Osservatore
romano, qui consacre à Paul VI une page entière, cite notamment un discours de 1976,
suite à l’invasion de la cathédrale de Milan par des manifestants qui protestaient
contre la morale sexuelle de l’Église et en particulier contre sa condamnation de
l’avortement. Paul VI souligna que l’austérité des mœurs n’était pas un moralisme
dépassé ni une répression autoritaire et abusive. L’objectif de l’Église – expliqua-t-il
- est de défendre et promouvoir les vraies valeurs de la vie, de l’amour et du bonheur,
en clair la civilisation de l’amour. Son message ne fut pas compris. Il en souffrir
beaucoup. L’Osservatore s’attarde par ailleurs, dans ce même article, sur l’attachement
de Paul VI à la ville de Rome. Tous les ans, il débloquait une somme d’argent considérable
pour financer la pastorale des banlieues, pour payer le loyer des garages destinés
au culte, ou pour financer les études des séminaristes. Tous les soirs, il bénissait
la ville éternelle. Paul VI a mené une importante action œcuménique avec les anglicans
et les orthodoxes. C’est lui qui a inauguré la saison des grands voyages apostoliques. Écoutez