Explosion devant une église en Irak. Le témoignage de Mgr Sako
Une voiture piégée a explosé, ce mardi, devant une église syriaque catholique dans
un vieux quartier de Kirkouk, en Irak. Deux autres bombes ont été désamorcées par
les forces de l'ordre à proximité de sites chrétiens dans le même quartier, l’église
Saint-Georges et une école religieuse. La déflagration s'est produite vers 05H30 locales
devant l'église de la Sainte Famille. C'est la première fois que ce lieu de culte
est pris pour cible. Après l'attaques des fidèles se sont rassemblés pour prier. Kirkouk
compte près de 600.000 habitants dont 10.000 chrétiens contre 50.000 avant la chute
du régime de Saddam Hussein. Ils n'ont pas pu célébrer cette année les fêtes de Noël
après des menaces de mort adressées à des notables chrétiens par une branche d'Al-Qaïda.
(avec AFP) Bernard Decottignies a recueilli le témoignage de l'évêque de Kirkouk,
Mgr Louis Sako
Au
début du mois, Mgr Sako avait salué sur notre antenne l’ouverture d’une nouvelle église
catholique chaldéenne à Kirkouk, une première depuis 2003 en Irak, un exemple de réconciliation
et de fraternité. L’église avait été inaugurée en présence de responsables locaux
et de membres du clergé musulman. Pour la communauté chrétienne d’Irak, qui est régulièrement
la cible d’attentats, cette nouvelle église était un signe d’espoir et un encouragement
à rester dans le pays.
Quelque 150 jeunes irakiens, au moins, sont attendus
dans deux semaines à Madrid pour les Journées mondiales de la Jeunesse. La délégation
sera emmenée par Mgr Warduni, vicaire patriarcal chaldéen de Bagdad. Des catéchèses
en langue arabe sont prévues à Madrid. Des paroisses irakiennes se sont mobilisées
pour rassembler à grand peine l’argent nécessaire à financer cette participation.
C’est la preuve, selon Mgr Warduni que l’Église irakienne est vivante même si la situation
reste très tendue et instable. Le vicaire note que la reconstruction avance avec
lenteur, que la population est divisée et que les chrétiens continuent à émigrer.