La "Mère Teresa de Bangalore" pourra rester en Inde
Sœur Jean, la Mère Teresa de Bangalore, pourra rester en Inde. Le ministre indien
de l’intérieur est intervenu personnellement pour renouveler son visa. L’annonce de
son départ imminent avait suscité une vive émotion, dans un pays où le rôle social
de l’Eglise catholique est toujours très apprécié, mais où les chrétiens vivent souvent
dans la peur des persécutions déclenchées par les nationalistes hindous. Xavier
Sartre
Cela fait
29 ans que sœur Jacqueline Jean McEwan soigne les lépreux, en Inde. On la surnomme
la Mère Teresa de Bangalore. Lorsque le gouvernement central de New Delhi avait refusé
de renouveler son visa, sans fournir d’explication, la nouvelle avait suscité une
vive inquiétude, dans un contexte tendu pour les chrétiens. Sœur Jacqueline, qui déclarait
partir la mort dans l’âme, s’est vue d’abord accorder un sursis : un mois, mais
pas un jour de plus pour quitter l’Inde. Puis coup de théâtre ce mardi : le ministre
de l’intérieur l’autorise à rester dans le pays pour une durée indéterminée. Il y
aurait eu une simple erreur administrative. Cette missionnaire montfortienne britannique
est âgée de 63 ans. Son travail s’exerce principalement au sein d’une organisation
fondée en 1977 en faveur des lépreux mais qui a récemment élargi son champ d’action
aux malades du sida, aux orphelins, aux enfants des rues et aux jeunes marginaux.
Les collaborateurs de sœur Jacqueline tout comme les malades apprécient son professionnalisme,
sa compassion, ses visites dans les bidonvilles, les efforts déployés pour redonner
leur dignité à ceux qui vivent en marge de la société, les aider à développer leur
estime d’eux-mêmes. Sœur Jacqueline a mis sur pied des programmes d’éducation pour
les lépreux et leurs familles. Elle a contribué à la lutte contre l’ostracisme dont
ces derniers sont souvent victimes dans la société indienne. Pour mieux communiquer,
elle a appris le dialecte local. Pour elle, la foi chrétienne ne devient signifiante
que quand on s‘identifie au Christ en prenant soin de ceux qui sont rejetés par la
société.