La Norvège est en deuil après la double attaque sanglante de vendredi dernier. Tout
le pays s’est arrêté, ce lundi à la mi-journée, pour commémorer les victimes. Mais
à la compassion se mêle l’incrédulité et l’incompréhension. Behring Breivik, 32 ans,
qui a déclaré être l’auteur du carnage, a comparu à huis clos. La justice lui a refusé
la publicité qu’il souhaitait. Juste avant la tuerie, il avait diffusé sur l'internet
un manifeste de 1.500 pages, un texte délirant et contradictoire dans lequel il se
présente comme un croisé engagé dans une lutte contre l'islam et le marxisme culturel
et affiche sa farouche hostilité à l’immigration et au multiculturalisme. Il se décrit
comme "conservateur", "chrétien". Faut-il pour autant craindre la naissance en Europe
d’un terrorisme chrétien d’extrême-droite, xénophobe et violent, dans le sillage de
certains courants fondamentalistes américains ? Les experts n’y croient pas trop même
s’ils invitent à ne pas sous-estimer le rejet de l’islam et de l’immigration. Ecoutez
l’analyse du politologue Jean-Yves Camus, spécialiste de l'extrême droite et des questions
d'identité. Il est interrogé par Benard Decottignies
Sur les antennes
de Radio Vatican, le porte-parole de la Conférence des évêques de Norvège a souligné
qu’une personne qui commet de tel actes ne peut pas se dire chrétienne. L’extrémisme
raciste est en nette contradiction avec la foi catholique. Dimanche à l’Angélus,
Benoît XVI avait exprimé son angoisse et son trouble pour ces graves attentats. Le
Pape avait lancé un appel pressant pour que soit définitivement abandonnée la logique
de la haine et du mal. Le Saint-Siège a encouragé la Norvège à poursuivre son chemin
en Europe selon les valeurs qui ont caractérisé son histoire.
**********
Articles
précédents sur ce même sujet La Norvège est endeuillée. Une bombe a explosé,
vendredi soir, près du siège du gouvernement norvégien dans le centre d’Oslo, puis
une fusillade s’est produite peu après sur une île au large de la capitale, lors d’un
meeting de jeunes du parti travailliste. Le bilan est très lourd : au moins 91 morts.
L'auteur présumé des faits a été présenté par les enquêteurs comme un Norvégien "de
souche", de 32 ans et jusqu'alors inconnu des services de police. Une grande partie
de la famille royale norvégienne, le chef du gouvernement et des ministres ont rendu
visite ce samedi aux rescapés de la fusillade qui a fait au moins 84 morts.
Le
nonce apostolique en Norvège, Mgr Emil Paul Tscherrig, a fait part, sur nos ondes,
de sa stupeur face à cette violence. Il a précisé aussi que ces actes relevaient de
la folie humaine. Les réactions
d’horreur et d’indignation sont très nombreuses : « La Norvège a connu un niveau de
violence sans précédent et horrible contre des personnes innocentes", a ainsi déclaré
le pasteur uthérien norvégien Olav Fykse Tveit, secrétaire général du Conseil œcuménique
des Eglises.
Le cardinal André Vingt-Trois, a envoyé un message de condoléance
à l'évêque d'Oslo. "Bouleversé par l’annonce des attentats qui endeuillent votre pays,
je veux simplement témoigner auprès de vous de la communion fraternelle des catholiques
de France, dans cette épreuve", écrit archevêque de Paris. « Que Dieu inspire au cœur
de l’homme des projets de paix ! » conclut Mgr Vingt-Trois. Une messe aura lieu dimanche
soir dans la cathédrale Notre-Dame, en mémoire pour les victimes.