Le ministre Bako-Arifari à propos de l’arrivée prochaine du Pape au Bénin : C’est
une visite qui honore tout le continent!
Le ministre des Affaires étrangères Nassirou Bako-Arifari était à Rome du 4 au 5 juillet
2011 pour célébrer les 40 ans des relations diplomatiques entre le Saint siège et
le Bénin. Il s’est également entretenu avec le chargé des relations avec les Etats
du Vatican. A l’occasion, le ministre a accordé à la presse une interview dans laquelle,
il a souligné l’importance que revêt l’arrivée du Saint père à Cotonou.
Lire
l’interview :
M. le ministre vous êtes ici à Rome aujourd’hui pour participer
à la commémoration des 40ans de relations diplomatiques avec le Saint-siège. Qu’est-ce
que cela représente pour le Bénin et le peuple béninois ?
Nassirou Bako-Arifari
: La célébration des 40 ans de relations diplomatiques entre le Bénin et le Saint-siège
représente un moment d’arrêt pour faire un bilan. Un bilan de relations marquées par
de grands moments. Vous savez que c’est depuis 1971 que les relations diplomatiques
ont été conclues. Ces relations avaient été momentanément interrompues sous la période
révolutionnaire à la suite d’un certain nombre d’événements qu’a connus le pays. Puis
les relations ont repris avec le Renouveau démocratique de manière beaucoup plus assidue.
Je dois préciser même que pendant la période révolutionnaire, c’est formellement les
relations diplomatiques qui avaient été suspendues, l’Eglise a continué ses activités
et en toute normalité. Je pense avec le Renouveau démocratique, l’église catholique
béninoise a participé de manière beaucoup plus visible et beaucoup plus déterminante
au façonnement de la nouvelle République du Bénin. Notamment à travers feu Monseigneur
Isidore de Souza, le président de la Conférence nationale et beaucoup d’autres. Donc
faire le point aujourd’hui, c’est rendre hommage à tout ce monde et en 40 ans de diplomatie,
le Bénin a bénéficié trois fois de la visite du Saint-Père, je veux parler de 1982,
en 1993 et cette année 2011, on s’apprête à recevoir pour une nouvelle visite le Pape.
Je pense que peu de pays au monde peuvent se targuer de tels privilèges. Donc en 40
ans, nous pensons que beaucoup de choses se sont faites et les différents chefs d’Etat
du Bénin, qu’il s’agisse du président Mathieu Kérékou ou du président Nicéphore Soglo,
du Président de la République actuel Dr Thomas Boni Yayi, tous sont venus en visite
officielle au Vatican… Je pense, beaucoup de choses se sont passées et il fallait
à un moment donné s’arrêter et faire le point et rendre hommage à toutes ces personnalités
en 40 ans d’action et revoir également comment relancer davantage ces activités.
Vous
avez été reçu par le chargé des relations avec les Etats du Saint siège, Monseigneur
Dominique Mamberti vous et votre délégation. De quoi avez-vous parlé ?
A
l’audience que son éminence Mgr Dominique Mamberti nous a accordée, nous avons profité
pour faire le tour d’horizon des relations entre le Bénin et le Saint-Siège. Ces relations
ont été pendant longtemps empreintes de grande cordialité, beaucoup d’action ont été
menées entre-temps. Nous avions d’abord discuté de la visite que le Saint père s’apprête
à effectuer au Bénin au mois de novembre prochain. Nous avons transmis le message
de reconnaissance, de remerciement du président de la République à sa Sainteté le
Pape Benoît XVI pour l’honneur qu’il a fait au Bénin de lui accorder une nouvelle
visite après deux autres visites papales que nous avons eues en 1982 et en 1993. Nous
avons profité également pour faire le tour d’horizon des préparatifs de cette visite.
Il y a eu déjà une visite des précurseurs du Vatican au Bénin pour apprécier l’itinéraire
prévu. Ensuite nous avons aussi annoncé qu’il aura une visite des précurseurs béninois
qui viendront dans les jours prochains ici à Rome pour discuter et finaliser un certain
nombre d’action lié a ces préparatifs. Nous avons aussi discuté de questions en rapport
avec la vie en général, de l’église en relation avec les autres confessions, notamment
au Bénin et dans d’autre pays d’Afrique. Le Bénin apparaît encore une fois comme un
pays qui fait preuve de modèle par la bonne qualité des relations entre les différentes
confessions religieuses et nous avons profité de l’occasion pour annoncer à son éminence
Mgr Mamberti qu’ au dernier remaniement ministériel en date du 28 mai 2011, le Président
de la République a créé un ministère qui, outre les relations avec les institutions,
a en charge la question des cultes. C’est donc une volonté de l’Etat béninois et de
son gouvernement de marquer cette question de la laïcité qui pour nous est une neutralité
de l’Etat vis-à-vis des cultes mais ce n’est pas une laïcité antithétique par rapport
à une religion. Nous avons aussi présenté des remerciements par rapport à la décoration
de l’Archevêque de Cotonou qui a reçu le Pallium tout dernièrement et la nomination
du Révérend père Barthélémy Adoukonou au Conseil épiscopal de la culture
Quel
est le climat actuel au Bénin concernant la visite prochaine du Pape ?
Le
Bénin s’apprête activement pour accueillir cette visite historique du Pape. Cette
visite est une visite qui honore tout le continent. A l’occasion de cette visite,
le Pape procèdera à la remise de l’exhortation apostolique qui fait suite au Synode
africain qui a eu lieu au Vatican en 2009, ce qui est un message à l’ensemble de l’église
catholique du continent africain et au-delà, de l’église universelle donc le Bénin
qui célèbre cette année le jubilé des 150 ans d’évangélisation dans notre pays profitera
de cette visite du pape pour donner plus de rayonnement à cette célébration et nous
pensons que le Bénin se réjouit et les chrétiens béninois savent à quel point l’église
universelle manifeste de la grande magnanimité à leur endroit. Donc nous nous apprêtons
pour faire de cette visite un très grand succès. Au-delà du caractère religieux, c’est
aussi une visite qui permettra de mettre le Bénin en orbite à la fois la pré-visite,
pendant la visite et après la visite. C’est une grande opportunité pour le Bénin de
connaître ses réalisations et de profiter pour ouvrir des portes de coopération aussi
bien avec le Vatican qu’avec d’autres pays à l’échelle mondiale.