L'Église blessée par une nouvelle ordination épiscopale illicite en Chine
Le Saint-Siège a exprimé sa douleur et sa préoccupation suite à une nouvelle ordination
épiscopale illicite en Chine. Interrogé par les journalistes, le directeur du Bureau
de presse a rappelé que le point de vue et les sentiments du Saint-Siège et du Pape
avaient déjà été récemment exprimés lors de circonstances analogues. Le Père Federico
Lombardi souligne que l’ordination d’un évêque sans mandat pontifical est un acte
contraire à l’unité de l’Église universelle. Huit évêques reconnus par le Pape
ont participé ce jeudi matin à l’ordination annoncée du père Joseph Huan Bingzhang,
comme évêque de Shantou, dans la province chinoise du Guangdong, malgré le sévère
avertissement lancé par le Saint-Siège. Certains affirment avoir été contraints et
forcés par le régime. La célébration était présidée par le président de l’Association
patriotique chinoise, en présence de quelque 1.500 personnes et sous l’étroite surveillance
de la police. Les sanctions prévues par le code de droit canon sont l’excommunication
aussi bien pour celui qui reçoit l’ordination sans autorisation que pour ceux qui
l’administrent. Mais le code prévoit aussi des circonstances atténuantes pour ceux
qui subissent des pressions. Il existe déjà un évêque de Shantou, nommé par le Pape
et ordonné dans la clandestinité en 2006. Au cours des derniers mois, l’Association
patriotique chinoise a recommencé à agir en toute autonomie par rapport au Saint-Siège.
Interrogé en début de semaine par l’agence de presse I-media, le numéro deux
de la Congrégation pour l’évangélisation des peuples affirme que cette nouvelle ordination
marque un nouveau pas en arrière. Mgr Savio Hon Tai Fai, Secrétaire de la Congrégation
explique aussi ces nouvelles tensions par l’approche de changements importants à la
tête du Parti communiste chinois. C’est une forme subtile de campagne électorale.
La situation est grave et rappelle, selon lui, celle des années cinquante. Romilda
Ferrauto