2011-06-06 13:40:38

Journée des Moyens de Communications sociales : ramener l'humanité à la vie


Pour cette année encore, le monde va célébrer la Journée mondiale des Moyens de communications sociales, décidée par le Concile œcuménique Vatican II en 1963 en partant de la vision éclairante de l’Eglise sur le rôle et la mission des moyens modernes de communication. Outils sans cesse en évolution, bouleversant chaque année davantage la réalité d’un monde désormais assujetti à la vitesse, à la capacité de communiquer de loin et avec le plus grand nombre de personnes possibles, les nouvelles technologies de l’information et de la communication s’imposent comme essentielles à notre monde qui tend à s’éloigner du religieux et du sacré. Pourtant l’Eglise ne cesse de ramener à la centralité de l’homme et de sa vie, don sacré de Dieu à préserver, respecter et cultiver quel que soit le contexte d’évolution de la société. D’où la justesse du thème retenu par le Pape pour cette 45è Journée mondiale ce 6 juin : « Vérité, annonce et authenticité de vie à l’ère du numérique ».

Les moyens technologiques de communication innovent donc, mais innovent-ils aussi la communication qu’ils servent ? Pour un continent comme le nôtre, cette question ne peut échapper à personne.
Unanimement décrit comme le continent de l’oralité, c’est à dire celui où la parole scelle les accords et les actes de vie, le continent a aussi cédé –hélas - à la tentation de laisser les médias devenir des outils de haine et de mort. C’est un trait caractéristique de notre époque : bien et mal se mélangent. Ce que la radio a détruit au Rwanda, d’autres radios s’emploient aujourd’hui à le restaurer. Radio Okapi et Radio Ndeke Luka, deux radios de l’ONU installées l’une en République démocratique du Congo et l’autre en République centrafricaine, et toute la chaîne des Radios Maria de nos diocèses font du mieux qu’elles peuvent pour redire aux hommes que la parole peut aussi restaurer la vie, réconcilier et promouvoir les valeurs communes d’humanité.

Dans un contexte où Pasteurs et fidèles « peuvent ressentir quelque difficulté à communiquer le message évangélique et à transmettre la foi », exhortait le Pape en novembre dernier en recevant au Vatican les participants à l’Assemblée plénière du Conseil pontifical des Moyens de communications sociales, « il s’agit pour l’Eglise (…) de savoir répondre avec une intelligence créative ; de s’engager dans une communication humanisante qui stimule le sens critique et la capacité d’évaluation et de discernement ; de contribuer à la croissance de l’humain ».

Célébrer la Journée des Moyens de communications sociales c’est donc bien en substance rappeler les communicateurs et les usagers des médias que nous sommes au devoir incontournable de « transmetteurs » et consolidateurs d’un brin d’humanité. Car il n’y a pas de communication qui vaille qui ne soit d’abord au service de l’humanité et de ses valeurs les plus intrinsèques. Il y a donc comme un impératif et un dénominateur commun qui nous sont rappelés : l’humanité n’est telle que si, composée d’humains, elle se nourrit des valeurs d’humanité. Cela peut paraître une évidence à le répéter à la suite des Papes.

« Dieu continue de communiquer avec l'humanité à travers l'Eglise, dépositaire et gardienne de sa révélation, dont il a confié au seul magistère vivant la charge d'interpréter de façon authentique sa parole. De plus, l'Eglise elle-même est une communio, une communion de personnes et de communautés eucharistiques issues de la Trinité et reflétant sa communion ; la communication est donc de l'essence de l'Eglise », rappelle la réflexion du Conseil pontifical pour les Moyens de communications sociales « Eglise et Internet » (Eglise et Internet N° 14, 15 et 16).
Communiquer c’est transmettre de la vie et de l’humanité, tel peut donc se résumer aujourd’hui mais aussi demain et toujours, pour l’Afrique et pour le monde, l’essence de la célébration de la Journée mondiale des Moyens de communications sociales. Plus qu’une fête – une de plus – c’est un rappel de devoir à se faire serviteurs d’humanité.

(Par Albert Mianzoukouta, du programme français pour l'Afrique)







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