Religions et démocratie, débat à la Mosquée de Rome
La mosquée de Rome, la plus grande d'Europe, accueillait ce mardi matin un des évènements
phares de la première « Semaine de la Culture Islamique » promue par la municipalité.
Le grand rabbin de Rome, l'évêque de Mazzara del Vallo, le ministre des affaires religieuses
de Tunisie, le maire de Rome, un ex-président du Conseil italien se sont retrouvés
à la même tribune pour débattre autour du thème « Religions et démocratie », dans
un contexte international marqué par le printemps arabe mais aussi par les crispations
toujours plus fortes sur le Vieux Continent face à l'Islam. Une des craintes du
monde occidental après les révolutions en Tunisie, puis en Egypte et les autres mouvements
populaires en cours dans le monde arabe, est d'assister à un détournement des aspirations
démocratiques des peuples par des fondamentalistes religieux. Ces inquiétudes
sont infondées pour ce qui concerne la Tunisie a insisté Laroussi el Mizouri, le ministre
des affaires religieuses tunisien
"Religion
et Démocratie" vaste thème, qui mérite d'être interrogé dans le contexte actuel du
printemps arabe et de la montée de l'islamophobie en Europe estime Kenan Gürsoy, ambassadeur
de Turquie près le Saint-Siège
Propos recueillis
par Mathilde Auvillain.
A la même tribune de cette semaine de la culture islamique,
le maire de Rome, Gianni Alemanno a lui défendu la richesse de la diversité, des différentes
identités et la nécessité de la tolérance. Un discours qui contraste radicalement
avec celui de son parti, le PdL, et celui du président du Conseil Italien. S’immisçant
dans la campagne pour le deuxième tour des municipales à Milan, Silvio Berlusconi
a en effet accusé la gauche de vouloir faire de Milan « une ville islamique, une Tziganopolis
pleine de camps de Roms et assiégée par les étrangers ». La candidate de la droite,
Letizia Moratti, maire sortante, est en ballotage défavorable face à Giuliano Pisapia
pour le controle de la capitale économique du pays, fief de Silvio Berlusconi.