Message du Pape Benoît XVI pour la journée mondiale des vocations célébrée ce dimanche
15 mai
Ce dimanche 15 mai, nous sommes invités à prier pour les vocations.
Dans son message pour cette journée annuelle, Benoît XVI reconnaît que la suite du
Christ est exigeante spécialement en notre temps où la voix du Seigneur semble étouffée
par d’autres voix. Et s’il est vrai que le devoir de promouvoir et de cultiver les
vocations revient à la communauté chrétienne tout entière, le Pape s’adresse en particulier
aux évêques pour leur demander un effort. Texte intégral ci-dessous.
Chers
frères et sœurs,
La 48ème Journée Mondiale de Prière pour les Vocations qui
sera célébrée le 15 mai 2011, quatrième dimanche de Pâques, nous invite à réfléchir
sur le thème: «proposer les vocations dans l'Église locale». Il y a soixante dix ans,
le Vénérable a institué l'Œuvre Pontificale pour les Vocations Sacerdotales. Par
la suite, dans de nombreux , des évêques ont fondé des œuvres semblables animées par
des et des , en réponse à l'appel du Bon , qui «voyant les foules, eut pitié d'elles
parce qu'elles étaient fatiguées et abattues comme des brebis sans berger». Et il
dit: «La moisson est abondante, et les ouvriers sont peu nombreux. Priez donc le maître
de la moisson d'envoyer des ouvriers pour sa moisson» (Mt 9,36-38). L'art de promouvoir
et d'accompagner les vocations trouve un lumineux point de référence dans les pages
de l'Évangile où Jésus appelle ses à le suivre et les instruit avec amour et sollicitude.
Notre attention se porte particulièrement sur la manière avec laquelle Jésus a appelé
ses plus proches collaborateurs en vue de l'annonce du Règne de Dieu (cf. Lc 10,9).
Avant tout, il apparaît clairement que son premier geste a été de prier pour eux:
avant de les appeler, Jésus a passé la nuit seul, en prière et à l'écoute de la volonté
du Père (cf. Lc 6,12), en une ascèse intérieure qui prenait de la hauteur par rapport
aux réalités du quotidien. La vocation des naît précisément dans le dialogue intime
de Jésus avec son Père. Les vocations au sacerdotal et à la sont avant tout le fruit
d'un contact permanent avec le Dieu vivant et d'une prière insistante qui s'élève
vers le «Maître de la moisson» tant dans les communautés paroissiales, que dans les
familles chrétiennes ou dans les groupes vocationnels. Au début de sa vie publique,
le Seigneur a appelé quelques pêcheurs, occupés à travailler sur les rives du lac
de Galilée: «Venez derrière moi, et je vous ferai pêcheurs d'hommes» (Mt 4,19). Il
leur a montré sa mission messianique par de nombreux «signes» qui indiquaient son
amour pour les hommes et le don de la du Père; il les a formés par la parole et par
le témoignage de sa vie afin qu'ils soient prêts à continuer son œuvre de salut; enfin,
«sachant que l'heure était venue pour lui de passer de ce monde à son Père» (Jn 13,1),
il leur a confié le mémorial de sa mort et de sa , et avant d'être élevé au Ciel,
il les a envoyés dans le monde entier avec le commandement: «Allez donc! De toutes
les nations, faites des » (Mt 28,19). A ceux à qui il dit: «Suis-moi!», Jésus fait
une proposition exigeante et exaltante: il les invite à entrer dans son amitié, à
écouter attentivement sa Parole et à vivre avec lui; il leur enseigne le don total
à Dieu et à la diffusion de son Règne selon la loi de l'Évangile: «Si le grain de
blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul; mais s'il meurt, il donne beaucoup
de fruit » (Jn 12,24); il les invite à sortir de leur volonté fermée sur elle-même,
de l'idée d'une réalisation de soi, pour se plonger dans une autre volonté, celle
de Dieu, et se laisser conduire par elle; il leur fait vivre une fraternité qui naît
de cette disponibilité totale à Dieu (cf. Mt 12,49-50), et qui devient le caractère
distinctif de la communauté de Jésus: «Ce qui montrera à tous les hommes que vous
êtes mes , c'est l'amour que vous aurez les uns pour les autres» (Jn 13,35). Aujourd'hui
encore, la suite du Christ est exigeante; elle signifie apprendre à fixer son regard
sur Jésus, à le connaître intimement, à l'écouter dans la Parole et à le rencontrer
dans les ; elle signifie encore apprendre à conformer sa propre volonté à la Sienne.
Il s'agit d'une véritable et réelle école de formation pour ceux qui se préparent
au sacerdotal et à la , sous la conduite des autorités ecclésiales compétentes. Le
Seigneur ne manque pas d'appeler, à tous les âges de la vie, à prendre part à sa mission
et à servir l'Église par le ordonné ou la . Et l'Église «est appelée à garder ce
don, à l'estimer, à l'aimer: elle est responsable de la naissance et de la maturation
des vocations sacerdotales» (Jean-Paul II, Ex. ap. post-synodale , 41). Spécialement
en notre temps où la voix du Seigneur semble étouffée par d'«autres voix» et où l'invitation
à le suivre par le don de sa vie peut apparaître trop difficile, chaque communauté
chrétienne, chaque fidèle, devrait accomplir consciencieusement son engagement pour
la promotion des vocations. Il est important d'encourager et de soutenir ceux qui
montrent des signes clairs de l'appel à la vie sacerdotale et à la religieuse, afin
qu'ils sentent la proximité de toute la communauté au moment où ils disent 'oui' à
Dieu et à l'Église. Moi-même je les encourage comme je l'ai fait pour ceux qui se
sont décidés à entrer au . Je leur ai écrit: «Vous avez bien fait d'agir ainsi. Car
les hommes auront toujours besoin de Dieu, même à l'époque de la domination technique
du monde et de la mondialisation: de Dieu qui s'est rendu visible en Jésus Christ
et qui nous rassemble dans l'Église universelle pour apprendre avec lui et par lui
la vraie vie et pour tenir présents et rendre efficaces les critères de l'humanité
véritable (, 18 octobre 2010). Il faut que chaque Église locale se fasse toujours
plus sensible et attentive à la pastorale des vocations, en amenant au niveau familial,
paroissial et associatif - comme Jésus l'a fait pour ses - surtout les adolescents,
les adolescentes et les jeunes, à développer une amitié authentique et affectueuse
avec le Seigneur, dans la prière personnelle et liturgique; à apprendre l'écoute attentive
et féconde de la Parole de Dieu, par une familiarité croissante avec la Sainte Écriture;
à comprendre qu'entrer dans la volonté de Dieu n'annihile ni ne détruit la personne,
mais permet de découvrir et de suivre la vérité la plus profonde sur soi; à vivre
la gratuité et la fraternité dans les relations avec les autres, car c'est seulement
en s'ouvrant à l'amour de Dieu qu'on trouve la vraie joie et la pleine réalisation
de ses aspirations. «Proposer les vocations dans l'Église locale», signifie avoir
le courage d'indiquer, par une pastorale des vocations attentive et adaptée, ce chemin
exigeant à la suite du Christ qui engage toute une vie, tellement il est riche de
sens. Je m'adresse particulièrement à vous, chers Frères dans l'Épiscopat. Pour
assurer la continuité et la diffusion de votre mission de salut en Christ, il est
important de favoriser «le plus possible les vocations sacerdotales et religieuses,
et spécialement les vocations missionnaires» (Décr., 15). Le Seigneur a besoin de
votre collaboration pour que ses appels puissent rejoindre le cœur de ceux qu'il a
choisis. Soyez attentifs au choix de ceux qui œuvrent dans le Centre diocésain des
vocations, instrument précieux pour la promotion et l'organisation de la pastorale
des vocations et pour la prière qui la soutient et en garantit la fécondité. Je voudrais
vous rappeler, chers Frères Évêques, la sollicitude de l'Église universelle pour une
répartition équitable des dans le monde. Votre disponibilité à l'égard de plus pauvres
en vocations, est une bénédiction de Dieu pour vos communautés et constitue pour les
fidèles le témoignage d'un service sacerdotal qui s'ouvre généreusement aux nécessités
de toute l'Église. Le a rappelé explicitement que «le devoir de cultiver les vocations
revient à la communauté chrétienne tout entière, qui s'en acquitte avant tout par
une vie pleinement chrétienne» (Décr. , 2). Je désire donc adresser un salut fraternel
et particulier, ainsi qu'un encouragement à tous ceux qui collaborent de diverse manière
avec les dans les . Je m'adresse particulièrement à ceux qui peuvent offrir leur
contribution à la pastorale des vocations: les , les familles, les catéchistes, les
animateurs. Je recommande aux d'être disposés à donner un témoignage de communion
avec leur évêque et les autres confrères, pour garantir l'humus vital aux nouveaux
germes de vocations sacerdotales. Que les familles soient «animées par un esprit de
foi, de et de piété» (Décr. , 2), pour aider leurs fils et leurs filles à accueillir
avec générosité l'appel au et à la . Que les catéchistes et les animateurs des associations
catholiques et des mouvements ecclésiaux, convaincus de leur mission éducative, aient
le souci «d'éduquer les adolescents qui leur sont confiés, de manière qu'ils puissent
percevoir la vocation divine et y répondre de grand cœur» (ibid.). Chers frères
et sœurs, votre engagement dans la promotion et l'accompagnement des vocations trouve
tout son sens et son efficacité pastorale quand il s'effectue dans l'unité de l'Église
et qu'il est orienté vers le service de la communion. C'est pour cela que chaque aspect
de la vie de la communauté ecclésiale - la , les rencontres de formation, la prière
liturgique, les - est une occasion précieuse pour susciter dans le Peuple de Dieu,
en particulier chez les plus petits et les jeunes, le sens de l'appartenance à l'Église
et leur responsabilité quant à la réponse à l'appel au et à la , par un choix libre
et conscient. La capacité à cultiver les vocations est un signe caractéristique
de la vitalité d'une Église locale. Invoquons avec confiance et insistance le soutien
de la Vierge Marie, afin que l'exemple de son accueil du plan divin du salut et que
par sa puissante intercession, puisse se diffuser à l'intérieur de chaque communauté,
une disponibilité à dire 'oui' au Seigneur qui ne cesse d'appeler de nouveaux ouvriers
à sa moisson. Avec ce souhait, j'accorde volontiers à tous, ma Bénédiction Apostolique. Du
Vatican, le 15 novembre 2010