2011-05-02 12:33:03

MISSION EVANGELISATRICE DE JEAN PAUL II EN AFRIQUE


Dès le début de son pontificat, le Pape Jean Paul a eu une attention spéciale pour chaque être humain, et une prédilection particulière pour les opprimés. Un amour inconditionnel pour l’Afrique, continent sur lequel il a effectué 16 voyages en visitant une quarantaine de pays.

Conscient du fait que, le développement du continent ait été compromis par des siècles d’esclavage et de colonisation, Karol Wojtyla s’est engagé à promouvoir une annonce de l’Evangile qui puisse faciliter la rencontre entre l’Evangile et la réalité des Eglises locales, donc l’union entre les valeurs chrétiennes universelles et des éléments de la culture africaine.

Son message envers les Eglises locales du continent, en résumé, mettre en corrélation le caractère universel de l’Evangile et les spécificités des cultures africaines dans lesquelles il était appelé à s’enraciner.

Cette volonté d’inculturation du message de l’Evangile se révéla déjà dès son premier voyage sur le continent : les discours prononcés dès son arrivée à Kinshasa où il devait célébrer le centenaire de la deuxième évangélisation du pays furent une annonce du programme de son pontificat pour le continent..
L’objectif de Jean Paul II au cours de ce voyage était, notamment, d’aborder avec les évêques africains, les problèmes inhérents à la poursuite de l’évangélisation sur le continent, l’approfondissement de l’esprit chrétien, l’africanisation de l’Eglise… , les problèmes familiaux, la promotion humaine, etc.
« Votre église devra approfondir sa dimension locale, africaine, sans jamais oublier sa dimension universelle », disait-il lors de son arrivée à l’aéroport de Kinshasa le 02 mai 1980.. Que l’Evangile puisse aider les fidèles à vivre pleinement leur propre dimension culturelle, accompagnée par des expressions originales de la vie, de la célébration liturgique et de la pensée, puisées dans leurs traditions ancestrales.
Avec la première visite du Pape Jean Paul II en Afrique, les revendications des Eglises du continent d’être à la fois chrétiennes et pleinement africaines, trouvèrent un cadre d’expression et une réponse à leur recherche d’un enracinement dans la culture africaine. La promotion de « l’inculturation de l’Évangile et l’africanisation de l’Église ».
« L’Évangile, certes, ne s’identifie pas avec les cultures, et les transcende toutes. Mais le Règne que l’Évangile annonce est vécu par des hommes profondément liés à une culture…. et l’évangélisation doit les aider à faire surgir de leur tradition vivante des expressions originales Jean Paul réaffirme, également, sa conception de l’homme, qui donne une place primordiale à l’autodétermination de l’être humain, entendu, pas en terme de repli sur soi mais dans une dynamique de tendre vers l’autre, vers l’universalité de la famille humaine et celle de l’Eglise
Pour ce qui concerne l’autodétermination des peuples africains, JP II, ayant lui-même vécu les efforts accomplis par le peuple polonais pour sa souveraineté, se démontra solidaire de cette démarche, au nom de la justice et de la dignité nationale tout en évoquant une participation réelle des citoyens à la conduite de leur propre destin.

La première visite du Pape en Afrique est aussi une inspiration pour lui de s’engager concrètement dans la lutte contre la pauvreté, le 10 mai 1980 à Ouagadougou, il est confronté à une triste réalité, l’avancée du désert, une catastrophe naturelle permanente pour les habitants du Sahel. Il lance donc un appel à l’aide à Ouagadougou et demande aux pays nantis de réagir face à ce désastre. Quatre ans après, la fondation JP II vit le jour en associant les sahéliens à ce projet pour lutter contre la sécheresse et la désertification.

En 1992, durant sa visite sur l’Ile de Gorée, au Sénégal, JP II illustra, encore une fois sa solidarité avec le peuple africain dénonçant la souffrance noire et, demandant pardon pour "les aberrations horribles de ceux qui avaient réduit en esclavage leurs frères et sœurs que l'Évangile avait destinés à la liberté".

Il était convaincu que seulement le Christ et son Evangile libérateur pouvaient guérir les blessures de l'histoire, restaurer au peuple africain un sens de dignité et d'identité, de même qu'un orgueil légitime pour sa culture.

JP II encouragea l’Afrique à assumer un rôle actif et de premier plan au sein de la famille humaine.
Avec cette intention en tête, il convoqua, pour la première fois dans l'histoire, les représentants de l'Église catholique du continent pour un synode sur l'Afrique.
Cette Assemblée spéciale pour l'Afrique du synode des évêques a été marquée par deux événements qui mirent en lumière les faiblesses et les forces du continent africain et de ses Églises ainsi que t la nécessité de repenser l’approche de l’évangélisation en Afrique.

L'ouverture du synode, en avril 1994, coïncidait avec le début du génocide au Rwanda.

Les évêques africains trouvèrent auprès de Jean-Paul II, le soutien absolu pour une réélaborer l’annonce de l’Evangile en Afrique en se basant sur le dialogue : le dialogue avec les cultures et les religions, surtout la religion traditionnelle dont sont issus la majorité de ceux qui se sont convertis à l’Evangile, le dialogue avec toutes les forces de la société et, le dialogue au sein même de l'Église dont la vie devait se modeler selon les valeurs de la famille africaine.

Dans l’exhortation post synodale, Ecclesia in Africa, JP II retourna encore une fois sur le contenu qu’il avait donné dès le début de son Pontificat à la mission évangélisatrice de l’Eglise en Afrique : l’acceptation de la culture africaine comme pouvant véhiculer l’Evangile. La valorisation de la culture africaine dans son ensemble comme moyen pour la divulgation de la Parole de Dieu. Un changement de prospective qui révèle encore une fois, le principe et la base de la mission de Jean Paul II pour l’Afrique.

(Edité par Marie José Muando Buabualo, du programme français pour l'Afrique de Radio Vatican)







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