Le Qatar est en train de s’imposer sur la scène régionale et internationale. Qu’il
s’agisse d’information, de politique et de diplomatie, ce riche émirat du Golfe, longtemps
dans l’ombre de son grand frère l’Arabie Saoudite, fait de plus en plus parler de
lui. Il s’est distingué dernièrement par ces prises de position en faveur des soulèvements
dans le monde arabe. Il a été le premier pays arabe à reconnaître le Conseil National
de Transition en Libye, a annoncé avoir fourni des missiles antichars aux insurgés
libyens ou encore, a appelé le président contesté du Yémen Ali Abdallah Saleh à quitter
le pouvoir dans le cadre d'une offre de médiation des pays du Golfe. Des prises de
positions relayées par la chaîne Al Jazira, financée par l’État, qui a donné une visibilité
mondiale aux révoltes tunisienne, égyptienne et libyenne. Le président des États-Unis
Barack Obama a d’ailleurs loué, jeudi dernier, l'émir du Qatar pour son aide essentielle
dans le dossier libyen et son soutien au développement de la "démocratie au Moyen-Orient"
en recevant le dirigeant de cette monarchie héréditaire. Quelle est la stratégie de
l’émirat ? L’analyse d’Antoine Basbous, Directeur de l’Observatoire des pays arabes.
Il est interrogé par Hélène Destombes.