L'orgueil nous tire vers le bas et nous éloigne de Dieu
Quelque 50.000 personnes se sont retrouvées sur la place Saint-Pierre, ce 17 avril,
pour assister à la messe solennelle présidée par Benoît XVI en ce dimanche des Rameaux
et de la Passion du Seigneur qui ouvre la semaine Sainte. Cardinaux, évêques, prêtres
et fidèles ont suivi la procession traditionnelle, en mémoire de l’entrée de Jésus
à Jérusalem, acclamé par la foule. Les branches d’olivier, bénies par le Pape à l’issue
de la procession, provenaient cette année des Villas pontificales de Castelgandolfo.
Des arbres centenaires en provenance de la région italienne des Pouilles, décoraient
la place ainsi que des branches de palmier tressées, réalisées en Ligurie. Benoît
XVI avait à ses côtés quatre concélébrants dont le cardinal Vallini, Vicaire de Rome
et le cardinal Rylko, président du Conseil pontifical pour les laïcs. Depuis des années,
en effet, le dimanche des Rameaux coïncide avec la célébration, au niveau des diocèses,
de la Journée mondiale de la Jeunesse. Et les jeunes étaient nombreux ce dimanche
sur la place Saint-Pierre. Le Pape leur a donné rendez-vous du 16 au 21 août à Madrid
pour les JMJ. Des jeunes qui à leur tour lui ont souhaité un joyeux anniversaire.
Le Pape a fêté ses 84 ans, le samedi 16 avril. Écoutez le reportage de Charles
Le Bourgeois
Dans son homélie,
Benoît XVI a commenté un concept développé par les Pères de l’Église, à savoir que
l’homme se tient au point d’intersection entre deux champs de gravitation, entre le
poids qui le tire vers le bas, vers l’égoïsme, le mensonge et le mal et l’amour de
Dieu qui le tire vers le haut. Le Pape a relevé que, depuis toujours, et aujourd’hui
plus que jamais, les hommes ont été remplis du désir d’être comme Dieu. Nombreuses
sont les choses que l’humanité a pu réaliser : nous sommes capables de voler. Nous
pouvons nous voir, nous écouter et nous parler d’un bout à l’autre du monde. Toutefois,
la force de gravité qui nous tire vers le bas est puissante. Avec nos capacités, ce
n’est pas seulement le bien qui a grandi. Les possibilités du mal ont aussi augmenté
et se présentent comme des tempêtes menaçantes au dessus de l’histoire. Nos limites
aussi sont restées : il suffit de penser aux catastrophes qui, ces derniers mois,
ont affligé et continuent d’affliger l’humanité. Les grandes conquêtes de la technique
ne nous rendent libres et ne sont des éléments du progrès de l’humanité que si nos
mains deviennent innocentes et notre cœur pur, si nous refusons le mensonge, si nous
sommes à la recherche de la vérité et de Dieu lui-même, si nous nous laissons toucher
et interpeller par son amour, si nous reconnaissons avec humilité que nous devons
être attirés vers le haut, si nous abandonnons l’orgueil de vouloir nous-mêmes nous
faire Dieu. Nous avons besoin de Lui : il nous tire vers le haut, étant soutenus par
ses mains, c’est-à-dire dans la foi – il nous donne la juste orientation et la force
intérieure qui nous élève vers le haut. Nous avons besoin de l’humilité de la foi
qui cherche le visage de Dieu et se confie à la vérité de son amour. Le cœur est le
centre de l’homme où s’unissent l’intellect, la volonté et le sentiment, le corps
et l’âme. Tout seuls, nous sommes trop faibles pour élever notre cœur jusqu’à la hauteur
de Dieu. L’orgueil de pouvoir le faire tout seuls nous tirer vers le bas et nous éloigne
de Dieu. C’est Jésus Christ qui nous élève à la hauteur de Dieu malgré toute notre
misère. Écoutez le compte-rendu de Mathilde Auvillain