Réponse du Père Lombardi, Directeur de la Salle de Presse du Saint-Siège, aux questions
des journalistes à propos de l’interview accordée par l’ancien évêque de Bruges, en
Belgique, Mgr Vangheluwe : « La déclaration des évêques belges exprime de manière
efficace les sentiments de stupeur et de préoccupation suscités par l’interview accordée
par l’ancien évêque de Bruges, Mgr R. Vangheluwe. De son côté le Saint-Siège suit
attentivement la situation, en étant conscient de sa gravité et rassemble les éléments
nécessaires en vue d’une évaluation approfondie ». Le Saint-Siège apporte donc
son soutien à l'Église de Belgique et tient à indiquer de manière claire qu'il a conscience
de la gravité de la situation.
En début de semaine, le Père Federico Lombardi,
avait publié une mise au point à propos de la situation de l’ancien évêque de Bruges.
Dans le cadre de la procédure concernant Mgr Roger Vangheluwe, expliquait le Père
Lombardi, la Congrégation pour la Doctrine de la Foi a décidé – comme cela a déjà
été communiqué par la Nonciature Apostolique à Bruxelles – que l’ancien évêque de
Bruges devait quitter la Belgique et se soumettre à un traitement spirituel et psychologique.
Durant cette période, il ne pourra pas exercer publiquement le ministère sacerdotal
et épiscopal. Le traitement psychologique a été décidé par la Congrégation pour obtenir
d’autres éléments de diagnostic et de pronostic utiles pour poursuivre et conclure
la procédure canonique, en vue d’une décision définitive. Celle-ci demeure de la compétence
de la Congrégation et devra être approuvée par le Saint-Père. Cette décision tiendra
évidemment compte des divers aspects du dossier, à commencer par la souffrance de
la victime et les exigences de la justice. La procédure est donc encore en cours,
et, en tout état de cause, la décision de la Congrégation pour la Doctrine de la
Foi est à considérer comme une étape interlocutoire et non définitive.
******** Il
y a un an, Roger Vangheluwe, démissionnait de sa charge d’évêque de Bruges, à cause
de faits de pédophilie dont il s’est rendu coupable durant des années. Récemment contraint
par le Vatican à quitter la Belgique et à suivre un traitement psychologique et spirituel,
l’ancien évêque a donné une interview controversée à la chaîne de télévision commerciale
belge VT4. Il y reconnaît avoir en réalité abusé de deux de ses neveux, et non pas
d’un seul. Mais surtout le prélat semble ne pas avoir pris toute la mesure de la gravité
de ses actes, niant être pédophile, et ne semblant pas envisager son retour à l’état
laïc. Cette interview a provoqué une avalanche de réactions scandalisées, notamment
celle du ministre de la Justice, Stefaan De Clerck, qui a appelé l'Eglise "à adopter
les mesures qui s'imposent pour mettre fin au comportement irresponsable de l'ex-évêque",
jugeant "particulièrement déplacé" son déballage télévisé, qui représente une "gifle
à ses victimes". Les évêques belges ont eux aussi réagit et exprimé toute leur
désapprobation dans un communiqué. En voici le texte intégral : “ Nous tenons à
exprimer notre stupéfaction face à l’interview donnée par Roger Vangheluwe aux chaînes
commerciales VT4 e VTM, le soir de ce jeudi 14 avril et souhaitons expressément nous
en distancier. Nous sommes extrêmement choqués de la manière dont il minimalise et
excuse les faits commis et les conséquences pour les victimes, leur famille, les croyants
et plus largement toute la société. C’est inacceptable. Roger Vangheluwe ne semble
toujours pas mesurer l’extrême gravité de ses actes. Cette interview ne correspond
aucunement à ce qui lui a été demandé par Rome. Nous lui faisions confiance concernant
son retrait dans le silence à l’étranger en vue d’une réflexion sur ses actes et du
suivi du traitement spirituel et psychologique imposé par Rome. Cette interview
est extrêmement blessante pour les victimes, leur famille et tous ceux qui sont confrontés
à la problématique de l’abus sexuel. Pour les fidèles aussi, elle est une gifle. Tout
comme nous, ils sont indubitablement désespérés et déconcertés. Le ton de l’interview
est en totale contradiction avec les efforts entrepris ces derniers mois pour prendre
au sérieux la problématique de l’abus sexuel, écouter les victimes et déterminer les
mesures adéquates.”
Bernard Decottignies a joint par téléphone Mgr Harpigny,
évêque de Tournai et référent pour l’Eglise de Belgique du côté francophone pour les
affaires d’abus sexuels. Écoutez