Hosni Moubarak aura-t-il à affronter son procès ? Pour les violences policières et
la corruption qui ont marqué son régime ? Rien n’est moins sûr. La santé de l’ancien
président égyptien, mis en détention pour 15 jours, est chancelante. A 82 ans, il
a fait mardi soir un infarctus lors d'un interrogatoite ( c'est du moins la version
officielle) et même si une frange de la population lui réclame des comptes, on voit
mal l’ouverture rapide d’un procès . L’armée, soupçonnée de chercher à ménager un
homme issu de ses rangs, a pourtant compris qu’elle avait tout intérêt à commencer
un processus d’interrogatoire de l’ancien raïs, et de ses fils... Pour calmer la rue,
et tenir jusqu’en septembre prochain, date promise pour des élections législatives,
suivies de présidentielles. Pour Jean Noel Ferrié, directeur de recherche au CNRS,
l’armée au pouvoir veut à tout prix refermer la page « révolutionnaire », alors qu’une
partie de la rue veut la poursuivre…quitte à se tromper sur les priorités. Un dossier
de Bernard Decottignies