La Côte d’Ivoire n’a plus qu’un président mais reste visiblement coupée en deux.
Deux jours après l'arrestation de son rival Laurent Gbagbo, et quatre mois de crise
postélectorale, Alassane Ouattara a du mal à ramener un semblant de normalité dans
un pays à la dérive. Il a promis de réunifier le pays et de mettre en place des commissions
vérité et réconciliation. Mais le pays est encore le théâtre d’affrontements. Certains
bastions de Laurent Gbagbo ne veulent pas céder ; beaucoup craignent des représailles.
Selon Amnesty international, des témoignages rapportent des passages à tabac, des
meurtres des partisans du président sortant à Abidjan et dans l’ouest du pays. L’ONG
exige la fin de ces violences. Le gouvernement tente de contenir le chaos qui s'est
emparé de la capitale économique Abidjan après une guerre de dix jours, et de remettre
sur pied des forces de l'ordre pour lutter contre pillages et violences. Alassane
Ouattara aura donc fort à faire pour redresser un pays profondément divisé, d’autant
qu’il doit encore gagner une légitimité politique auprès de nombreux ivoiriens qui
le considèrent comme le candidat de la France. L’analyse de Bernard Compte, chercheur
au Centre d’études d’Afrique Noire à Bordeaux, interrogé par Olivier Bonnel