Situation en Côte d'Ivoire. Le point de vue du cardinal Turckson
La situation est toujours tragique pour la population dans plusieurs quartiers d’Abidjan
où l'insécurité entrave l'action des ONG. Plusieurs milliers de personnes cherchent
refuge dans les églises catholiques. Selon un témoignage recueilli par l’agence FIDES,
2.000 réfugiés se trouvent actuellement dans la cathédrale d’Abidjan. La nourriture
et les médicaments sont insuffisants. L'agence humanitaire de l'ONU en Côte d'Ivoire,
réaffirme la nécessité de couloirs humanitaires. La nonciature apostolique, qui
se trouve à quelques centaines de mètres du palais présidentiel où est retranché Laurent
Gbagbo, a été endommagée par les combats, les fenêtres du bâtiment ont été détruites
par le souffle des explosions. Des hélicoptères de l’armée française et de l’ONUCI
ont fait feu, selon Fides, sur la résidence présidentielle. Dans l'Ouest, les informations
collectées par les enquêteurs de l'ONU sur les droits de l'homme sont terrifiantes.
Selon l'ONG Human Rights Watch des atrocités ont été commises aussi bien par les forces
pro-Ouattara que par les forces pro-Gbagbo. Des centaines de personnes ont été tuées
ou violées, des villages brûlés.
Émissaire du Pape comme messager de réconciliation
et de paix en Côte d’Ivoire, le président du Conseil pontifical Justice et Paix n’a
pu se rendre à Abidjan. Benoît XVI souhaitait un travail de pacification et de dialogue
pour éviter de nouvelles effusions de sang. A cause des combats sur place et de la
fermeture de l’aéroport d’Abidjan, le cardinal Turkson est resté bloqué à Accra au
Ghana, avant de rentrer à Rome ce vendredi. En lien constant, cependant, avec le nonce
apostolique sur place, il nous livre son sentiment sur la situation. Selon lui celui
qui a perdu les élections doit se retirer Des propos recueillis
par Marie Duhamel
Le 8 avril, nous avons joint le père Cyprien Ahouré, prêtre
salésien qui travaille à la mission catholique de Duékoué, dans l’Ouest du pays où
la situation humanitaire est particulièrement difficile. Il répond à Marie-Leïla Coussa