2011-04-09 19:20:55

Immigration illégale : l'Europe fait preuve d'égoïsme


Silvio Berlusconi s’est rendu en visite sur la petite île de Lampedusa où ont afflué ces derniers mois des milliers de migrants illégaux tunisiens ainsi que des réfugiés africains en provenance de Libye. Au cours d’une conférence de presse, le chef du gouvernement italien a affirmé que l'Europe ne pourrait pas se soustraire à ses responsabilités. Il a rappelé que les pays du sud de l'Europe avaient sollicité l'aide de l'Union européenne pour l'accueil des migrants. L'Italie a décidé jeudi d'octroyer aux immigrés tunisiens un permis de séjour temporaire de six mois qui, selon elle, leur permettra de circuler librement dans l'espace européen Schengen. Une interprétation vivement contestée par Paris et Berlin.
Dans son éditorial hebdomadaire, le Père Federico Lombardi invite à ne pas oublier ces personnes anonymes mortes en Méditerranée alors qu’elles essayaient de fuir l’oppression et la violence, la faim et la pauvreté inhumaine. Le directeur du Bureau de presse du Saint-Siège rappelle que la compassion nous oblige à faire mémoire, face aux tragédies de l’humanité, en solidarité avec les pauvres de la terre.
Pour sa part l’archevêque de Tunis, Mgr Laham réaffirme qu’il faut aider les tunisiens à ne pas quitter leur pays. 700.000 jeunes tunisiens, dont des diplômés, sont au chômage. La moitié des familles du pays est en difficulté. Il faut investir en Tunisie pour créer des emplois. Mgr Laham reconnaît que même s’ils se plaignent, les italiens finissent par accueillir et nourrir ces immigrés. En ce qui concerne l’offensive en Libye, l’évêque de Tunis estime que la guerre n’est pas une solution. Les rebelles n’auraient pas dû recourir aux armes. Ils auraient dû, selon lui, manifester pacifiquement comme cela s’est déroulé en Tunisie et en Égypte.

**********

« Invasion », « vague d’immigration tunisienne », pour des raisons politiques et sans doute électorales, la France dénonçait il y a quelques jours par la voix de son ministre la venue de ces migrants « économiques » qui profitent de la situation politique fragile de leur pays pour tenter leur chance en Europe. Analyse de Claire Rodier, juriste au Gisti, groupe d’information et de soutien aux immigrés, et cofondatrice de Migreurop un réseau européen et africain de défense des immigrés RealAudioMP3

Entretien réalisé par Marie Duhamel.








All the contents on this site are copyrighted ©.