Dossier : Immigrés ou réfugiés, le même devoir d'accueil
Après l’arrivée de près de 25 800 migrants dans le sud de l’Italie, dont 21 000 Tunisiens
(chiffres du ministère italien de l’Intérieur), Paris et Rome prennent leurs dispositions.
« Ni la France, ni l’Italie n’ont vocation à accueillir les migrants tunisiens »,
a expliqué ce vendredi 8 avril le ministre français de l’Intérieur à l’issue d’une
rencontre à Milan avec son homologue italien. Ensemble, Claude Guéant (UMP, parti
de droite au pouvoir) et Roberto Maroni (ligue du nord, parti populiste et xénophobe
membre de la coalition au pouvoir) ont décidé de mettre en place des patrouilles communes
aux larges de côtes tunisiennes pour agir en amont contre l’immigration illégale et
le débarquement de Tunisiens sur les côtes italiennes ; des migrants que Paris a peur
de voir arriver sur son sol. « Invasion », « vague d’immigration tunisienne »,
pour des raisons politiques et sans doute électorales, la France dénonçait il y a
quelques jours par la voix de son ministre la venue de ces migrants « économiques
» qui profitent de la situation politique fragile de leur pays pour tenter leur chance
en Europe. Analyse de Claire Rodier, juriste au Gisti, groupe d’information et de
soutien aux immigrés, et cofondatrice de Migreurop un réseau européen et africain
de défense des immigrés