Dossier : Le Zimbabwe, prisonnier du système Mugabe
Le Premier ministre du Zimbabwe, Morgan Tsvangirai, se résout à de nouvelles élections.
Il était jusqu’à présent hostile à l’organisation rapide d’élections que demandait
le Président Robert Mugabe. Tsvangirai reconnait que la coalition, qui avait été mise
en place sous la pression internationale en 2009, est « dysfonctionnelle ». Le pays
est toujours très affaibli économiquement et le climat politique se dégrade. Le clan
Mugabe est accusé de mener une campagne d'intimidation envers les opposants, une situation
qui inquiète notamment les Eglises du pays. Pour Daniel Compagnon, professeur de sciences
politiques à l’Institut d’Etudes Politiques de Bordeaux, le gouvernement d’union nationale
zimbabwéen n’a jamais fonctionné, et les nouvelles élections risquent de plonger le
pays dans le chaos comme en 2008. Des propos recueillis
par Anne Waeles.
La Communauté de développement de l’Afrique australe (Sadc),
réunie en Zambie, a appelé le gouvernement d’union nationale du Zimbabwe à favoriser
le dialogue et à mettre fin à toute forme de “violence, intimidation, discours de
haine, harcèlement, arrestation et toute autre action contraire à la lettre et à l’esprit
de l’accord” de partage du pouvoir conclu en 2008 à l’issue de la crise postélectorale
- rapporte l'agence de presse Misna Le Sommet de la Sadc a rassemblé à Livingstone
les chefs d’État mozambicain Armando Emilio Guebuza, sud-africain Jacob Zuma et zambien
Rupiah Banda – qui composent le conseil de sécurité de l’organisation – ainsi que
le président namibien Hifikepunye Pohamba, président en exercice de la Sadc. Les participants
à la rencontre ont notamment mis l’accent sur la nécessité d’instaurer un dialogue
entre les partis présents au sein du gouvernement pour tenir des élections. Après
une grave crise de l’économie et une période de violents troubles, un accord politique
a permis de faire cohabiter au pouvoir la Zanu-Pf du président Robert Mugabe et le
Mdc de l’actuel Premier ministre Morgan Tsvangirai.