Révolutions dans les pays arabes : les évêques du Moyen-Orient s'expriment
C’est l’Orient catholique qui s’est retrouvé ces deux derniers jours à Rome pour la
troisième réunion du Conseil Spécial pour le Moyen-Orient. Six mois après le synode,
qui avait été convoqué par le Pape pour mieux comprendre les défis et attentes des
chrétiens de cette région du globe, la situation dans le monde arabe a sensiblement
changé. Depuis plus de deux mois maintenant, un puissant « vent» révolutionnaire souffle.
Des dictateurs sont tombés comme en Egypte ou en Tunisie, la guerre a éclaté en Libye.
Et le Moyen-Orient est lui aussi touché par cette vague de volonté populaire de changement.
C’est le cas notamment en Syrie ou dans la péninsule arabique. Charles-François Brejon
a rencontré plusieurs chefs religieux dans les locaux du Synode des Evêques à Rome,
qui s’expriment sur la question. Ainsi Mgr Paul Matar, archevêque de Beyrouth des
Maronites.
Les événements
dans les pays arabes sont porteurs d’espérance pour des populations entières, mais
une peur réside : c’est celle du fondamentalisme musulman. Une préoccupation exprimée
par l’ensemble des évêques moyen-orientaux. Écoutons Sa Béatitude Ignace Youssif III
Younan, Patriarche d’Antioche des Syriens, résidant au Liban.
Et c’est précisément
une situation comme celle que vit l'Irak qui est redoutée. Car huit ans après la chute
de Saddam Hussein, la situation du pays s’est considérablement dégradée, en particulier
pour les chrétiens. On se souvient notamment de l’attentat à la cathédrale syro-catholique
de Bagdad le 2 novembre dernier par Al-Qaïda. Les intégristes musulmans frappent fort
et la situation ne s’améliore toujours pas. Le témoignage de Mgr Warduni, évêque titulaire
d’Anbar et évêque de la Curie de Babylone des Chaldéens.
Dans les révolutions
qui touchent actuellement le monde arabe, comment ne pas parler de la Syrie ? Une
situation à part, où l'Église locale ne cache pas son soutien au président Bachar
el-Assad. Elle souhaite pourtant elle aussi du changement. Les explications avec Mgr
Boutros Marayati, archevêque d’Alep des Arméniens.