Les forces pro-Outtara progressent vers la capitale Abidjan. Les forces loyales au
président ivoirien reconnu par la communauté internationale ne sont plus qu’à quelques
kilomètre de la capitale. Elles sont entrées jeudi dans la ville d'Aboisso, à l'est,
après avoir pris mercredi Yamoussoukro, la capitale administrative du pays et San
Pedro, le deuxième port de Côte d'Ivoire Et la population continue de fuir les combats.
Quelque 40.000 déplacés se trouvent actuellement à la mission catholique de Duékoué
(ouest), où la situation humanitaire est "grave et préoccupante", a indiqué ce jeudi
la Mission de l'ONU en Côte d'Ivoire. A l'audience générale, ce mercredi, devant
des milliers de personnes rassemblées sur la place Saint-Pierre, Benoît XVI a lancé
un appel en faveur de la Côte d'Ivoire, théâtre d'affrontements violents entre les
forces du président reconnu par la communauté internationale Alassane Ouattara et
celles du président sortant Laurent Gbagbo. Il a annoncé que le cardinal Peter Kodwo
Turkson, président de la commission Justice et paix, se rendrait en Côte d’Ivoire
prochainement afin qu’il manifeste sa solidarité et celle de l’Église universelle
aux victimes du conflit, et encourage à la réconciliation et à la paix.
Monseigneur
Alexis Touabli, évêque d’Agboville, près d'Abidjan, déplore cette violence mais ne
voit aucun risque de dérapage en conflit interreligieux. Des propos recueillis
par Marie-Angès Georges.
Écoutez l'appel du Pape Un appel
salué par les évêques ivoiriens. Interrogé par l’Agence Fides de la Congrégation pour
l’évangélisation des peuples, l’archevêque d’Abidjan, Mgr Jean-Pierre Kutwa, a remercié
le Pape au nom de tout l’épiscopat, en souhaitant que sa voix soit écoutée. Mgr Kutwa
indique que la situation humanitaire échappe désormais à tout contrôle.
Texte
de l'appel du Pape "Depuis longtemps, a affirmé le Pape à l'audience générale,
ma pensée va souvent aux populations de la Côte d’Ivoire, traumatisées par de douloureuses
luttes internes et de graves tensions sociales et politiques. Alors que j’exprime
ma proximité à tous ceux qui ont perdu un être cher et souffrent de la violence, je
lance un appel pressant afin que soit engagé le plus vite possible un processus de
dialogue constructif pour le bien commun. L’opposition dramatique rend plus urgent
le rétablissement du respect et de la cohabitation pacifique. Aucun effort ne doit
être épargné dans ce sens".
Jusqu’ici, la diplomatie s’est révélée inefficace
et l’escalade de la violence se poursuit dans les deux camps. L’idée d’une intervention
militaire étrangère, notamment africaine, semble pour l’instant écartée.