Un représentant du Saint-Siège à la conférence de Londres sur la Libye
Le nonce apostolique à Londres, Mgr Antonio Mennini, assistera, en qualité d’Observateur,
à la conférence internationale sur la Libye, qui se tiendra le mardi 29 mars, dans
la capitale britannique. La conférence rassemblera les ministres des Affaires étrangères
de plus de 35 pays, en présence du secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, du secrétaire
général de l'Otan, Anders Fogh Rasmussen, et du président de l’Union africaine Jean
Ping. Il s’agira de la première réunion du groupe de contact politique sur l'opération
militaire en Libye. A noter que le ministre russe des Affaires étrangères a une
nouvelle fois estimé, ce 28 mars, que le soutien militaire apporté de fait par la
coalition occidentale aux insurgés libyens était une ingérence dans les affaires intérieures
de la Libye tandis que le Premier ministre turc a offert sa médiation entre le colonel
Kadhafi et la rébellion afin d’éviter que le pays ne se transforme en "un nouvel Irak
ou Afghanistan". Mgr Mennini a été nommé en décembre dernier nonce apostolique
en Grande Bretagne après avoir été en poste à Moscou. Il a passé 14 ans à la seconde
section de la Secrétairerie d’État, qui s’occupe des rapports avec les États .
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Au
lendemain des premiers bombardements de la coalition occidentale sur la Libye, Benoît
XVI avait appelé les responsables politiques et militaires à se préoccuper avant tout
de la sécurité des citoyens et à garantir l’accès aux secours humanitaires. A l’angélus
du 27 mars, le Pape a souhaité un cessez-le-feu et invité à entamer immédiatement
un dialogue, souhaitant que la diplomatie agisse avec tous les moyens dont elle dispose.
Des propos salués par le vicaire apostolique de Tripoli, Mgr Martinelli 00:01:30:89
Dans un communiqué, les évêques catholiques d'Afrique du Nord se montrent
contraires à l'offensive militaire internationale. A propos de la Libye, ils affirment
ainsi que la guerre ne résout rien, que quand elle éclate, elle est aussi incontrôlable
que l’explosion d’un réacteur nucléaire ; ils s’associent à l’appel lancé par le Pape
le 27 mars à l’Angélus et souhaitent que soit trouvée une solution justice et digne
pour tous à ce douloureux conflit. Les premières victimes – soulignent-ils – sont
toujours les plus pauvres et les plus défavorisés. Qu’on le veuille ou non, une guerre
au Proche-Orient ou au Maghreb sera toujours interprétée comme une « croisade », avec
des répercussions inévitables sur les relations entre chrétiens et musulmans. Les
évêques de la CERNA, Conférence épiscopale d’Afrique du Nord, demandent une médiation
diplomatique et lancent un appel à l’aide humanitaire. Marie-Leïla Coussa a interrogé
le président de la CERNA, Mgr Vincent Landel, évêque de Rabat, au Maroc
Traduction
non officielle de l'appel du Pape sur la Libye et le Moyent-Orient
"Au
regard des nouvelles toujours plus dramatiques qui nous viennent de Libye, croît mon
anxiété pour l'intégrité et la sûreté de la population civile et mon appréhension
quant aux développements de la situation, marquée actuellement par l'usage des armes. Dans
les moments de tension majeure, se fait plus urgente l’exigence de recourir à tous
les moyens dont dispose l’action diplomatique mais aussi de soutenir les plus faibles
signes d’ouverture et de volonté de réconciliation entre tous les partis impliqués,
dans la recherche de solution pacifique et durable. Dans cette perspective, alors
que j’élève ma prière vers le Seigneur pour un retour à la concorde en Libye et dans
l’entière région nord africaine, je lance un appel, affligé, aux organismes internationaux
et à tous ceux qui ont une responsabilité politique et militaire pour l’instauration
immédiate d’un dialogue, qui suspende l’usage des armes. Mes pensées se tournent
enfin vers les autorités et les citoyens du Moyen-Orient, où ces jours derniers se
sont déroulés différents épisodes de violence, Je souhaiterais que, là aussi, soit
privilégiée la voie du dialogue et de la réconciliation à la recherche d’une cohabitation
juste et fraternelle."