Offensive militaire en Libye. Inquiétude des évêques d'Afrique du Nord
Pour les évêques d’Afrique du Nord, les aspirations à la liberté, à la justice et
à la dignité dans le monde arabe, surtout de la part des jeunes générations, sont
légitimes. Ces revendications traduisent la volonté d’être reconnus comme des citoyens
responsables, de trouver un emploi qui leur permette de vivre décemment en excluant
toute forme de corruption et de clientélisme. En revanche, les évêques se montrent
contraires à l'offensive militaire internationale. A propos de la Libye, ils affirment,
dans un communiqué, que la guerre ne résout rien, que quand elle éclate, elle est
aussi incontrôlable que l’explosion d’un réacteur nucléaire ; ils s’associent à l’appel
lancé par le Pape le 27 mars à l’Angélus et souhaitent que soit trouvée une solution
justice et digne pour tous à ce douloureux conflit. Les premières victimes – soulignent-ils
– sont toujours les plus pauvres et les plus défavorisés. Qu’on le veuille ou non,
une guerre au Proche-Orient ou au Maghreb sera toujours interprétée comme une « croisade
», avec des répercussions inévitables sur les relations entre chrétiens et musulmans.
Les évêques de la CERNA, Conférence épiscopale d’Afrique du Nord, demandent une médiation
diplomatique et lancent un appel à l’aide humanitaire. Marie-Leïla Coussa a interrogé
le président de la CERNA, Mgr Vincent Landel, évêque de Rabat, au Maroc
Cette intervention
continue de diviser. Les dissensions au sein de la communauté internationale persistent.
Interrogé sur notre antenne la semaine dernière, Monseigneur Bernard Podvin, porte
parole de la conférence des évêques de France, a estimé qu’il était nécessaire d’intervenir
mais il a déploré le manque de cohésion de la communauté internationale. Il est interrogé
par Marie-Agnès Georges. Écoutez