Visite du Pape aux Fosses ardéatines, lieu d'un massacre nazi
Benoît XVI s’est rendu, le dimanche 27 mars, au mémorial des Fosses ardéatines, au
sud de Rome. C’est là que le 24 mars 1944, il y a 67 ans, des SS ont tué quelques
335 civils et prisonniers de guerre italiens. Le Pape a été accueilli par le cardinal
vicaire de Rome, Agostino Vallini, par le Grand rabbin de Rome, Riccardo Di Segni
et par le cardinal italien Andrea Cordero di Montezemolo dont le père a été l’une
des victimes du massacre perpétré par les nazis. Devant les familles des victimes,
qui avaient invité le Pape à accomplir ce pèlerinage, Benoît XVI a qualifié ce massacre
nazi de « très grave offense à Dieu, parce que c’est la violence décidée de l’homme
sur l’homme. L’effet le plus exécrable de la guerre, de toute guerre, alors que Dieu
est vie, paix et communion ». Le Pape a souligné que Dieu était « la garantie sûre
de notre espérance, la possibilité d’un avenir différent, libre de la haine et de
la vengeance, un futur de liberté et de fraternité pour Rome, l’Italie, l’Europe et
le monde. » Benoît XVI a enfin rappelé que la fraternité n’était pas un acquis
mais à acquérir : « Il faut dire oui au bien et non au mal, croire au Dieu de l’amour
et de la vie et rejeter toute autre image divine fausse, qui trahit son saint nom
et trahit par conséquent l’Homme, fait à son image. » Après avoir déposé un panier
de fleurs devant la plaque commémorant le massacre, Benoît XVI a traversé les grottes
et s’est rendu à l’intérieur du mausolée, où il s’est recueilli, à genoux, devant
trois tombes en particulier celle du père du cardinal italien Andrea Cordero di Montezemolo,
du prêtre Pietro Pappagallo et d’Alberto Funaro, oncle de l’un des rabbins présents
ce 27 mars aux fosses ardéatines. Le Pape a enfin récité pour les défunts le psaume
23, du Bon Pasteur. Un verset de ce psaume a d’ailleurs été écrit par Benoît XVI dans
le livre d’or du mémorial : "Je ne crains aucun mal, car tu es avec moi".
Les
fosses ardéatines, un épisode de la Seconde Guerre mondiale connu de tous les Italiens
mais presque ignoré à l’étranger. 335 personnes furent massacrées par des SS, dans
la campagne romaine, le 24 mars 1944. Un drame encore présent dans la mémoire de tant
d’Italiens, et principalement des proches des victimes. L’ANFIM, l’association nationale
des familles italiennes des martyrs tombés pour la liberté de la patrie, a invité
Benoît XVI, à venir visiter ce lieu de mémoire et à se recueillir sur les tombes des
335 victimes. Xavier Sartre s’est rendu sur place, le 24 mars, jour de commémoration
nationale…