Japon : Graves retombées sur le secteur de la pêche
A la centrale de Fukushima, les fuites radioactives continuent. Alors que certains
légumes verts ainsi que le lait ont été interdits dans 74 préfectures autour du site
nucléaire, les poissons et les mollusques sont également sous surveillance, puisque
« susceptibles d’être contaminés par les dépôts atmosphériques et les rejets liquides
radioactifs dans les eaux côtières et hauturières du Pacifique du Nord Ouest », selon
l’association de protection de l’Homme et de l’environnement Robin des Bois. En termes
d’activité de pêche, cette zone est la plus productive du monde. Elle est exploitée
par les flottes du Japon, de la Chine, de la Corée du Sud, de Taiwan et de la Russie.
La pêche illicite, non déclarée et non réglementée, y est par ailleurs très active.
Jacky Bonnemain, porte-parole des Robins des Bois, revient sur les difficultés liées
au contrôle des produits péchés, mais également sur les risques pour les consommateurs
et la gestion de la crise environnementale par le Japon.
La catastrophe
nucléaire japonaise a engendré une véritable crise environnementale. Face à l'ampleur
du désastre, la société Tepco, qui gère la centrale de Fuskushima, est pointée du
doigt. Le quatrième producteur mondial d’énergie nucléaire traîne d’ailleurs depuis
des années une mauvaise réputation. Depuis les années 1970, des incidents ont été
recensés par l’autorité nationale de sûreté nucléaire (Nisa), un scandale a éclaté
autour de la falsification de rapports sur les taux de radiation dans les années 1990,
des plaintes de la part de l’AIEA ont été émises sur le climat hostile dans lequel
se sont déroulées certaines inspections. Un constat qui, selon Jacky Bonnemain, ne
doit pas faire oublier les responsabilités d’autres sociétés bien connues.
Des propos
recueillis par Charles-François Brejon.