2011-03-18 18:39:12

Le Saint-Siège salue la sentence sur les crucifix


La Grande Chambre de la Cour européenne des droits de l'Homme, qui compte 17 juges, a rendu son arrêt définitif sur la présence de crucifix dans les écoles publiques en Italie, en donnant raison à l'Italie. Dans un premier jugement, en 2009, la Cour européenne avait condamné l'Italie, jugeant que la présence de crucifix dans les salles de classe était contraire au droit des parents d'éduquer leurs enfants selon leurs convictions et au droit des enfants à la liberté de religion. Mais Rome avait obtenu le renvoi de l’affaire en appel devant la Grande Chambre. Huit pays européens de tradition catholique ou orthodoxe avaient soutenu le gouvernement italien dans cette affaire.
Dans un communiqué, le directeur du bureau de presse affirme que cette sentence a été accueillie avec satisfaction par le Saint-Siège. Il s’agit – souligne-t-il - d’une sentence particulièrement engageante et historique. L’État italien dans son recours en appel avait obtenu un soutien inédit de la part de nombreux États européens et l’adhésion de plusieurs organisations exprimant un sentiment largement partagé par les populations. La sentence reconnait à un niveau juridique international et qui fait autorité, que la culture des droits de l’homme ne doit pas être en contradiction avec les fondements religieux de la civilisation européenne, à laquelle le christianisme a apporté une contribution essentielle. Elle reconnait que conformément au principe de subsidiarité, chaque pays doit pouvoir bénéficier d’une marge confortable quand il s’agit de la valeur des symboles religieux dans son histoire culturelle et son identité nationale. Dans le cas contraire on finirait paradoxalement, au nom de la liberté religieuse par bannir son expression de l’espace public en violant cette même liberté et gommant les identités spécifiques et légitimes. La Cour – note le Père Lombardi - affirme donc que l’exposition du crucifix n’est pas de l’endoctrinement, mais l’expression de l’identité culturelle et religieuse des pays de tradition chrétienne. Cette sentence est la bienvenue parce qu’elle contribue efficacement à rétablir la confiance dans la Cour européenne des droits de l’homme aux yeux de nombreux européens convaincus et conscients du rôle déterminant des valeurs chrétiennes dans leur histoire mais aussi dans la construction unitaire de l’Europe et dans sa culture de droit et de liberté.
Écoutez Grégor Puppinck, directeur du Centre Européen pour le droit et la justice à Strasbourg, interrogé par Marie-Leila Coussa RealAudioMP3

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Déclaration du Card. Péter Erdő, Président du CCEE, sur le jugement de la Grande Chambre de la Court Européenne des Droits de l’Homme dans l’affaire Lautsi c. Italie qui traite de l’exposition des crucifix dans les salles de classes en Italie.

J’exprime ma satisfaction pour le jugement de la Grande Chambre de la Court Européenne des Droits de l’Homme de Strasbourg faisant suite au réexamen du jugement du 3 novembre 2009 dans l’affaire Lautsi c. Italie (requête n° 30814/06) qui traite de l’exposition des crucifix dans les salles de classes en Italie, contre lequel le Gouvernement italien avait fait appel le 29 janvier 2010.
Le présent jugement de la Grande Chambre, qui a renversé le verdict du jugement précédemment adopté, est un signe de bon sens, sagesse et liberté.
Le caractère définitif de ce jugement acquiert une valeur symbolique qui va beaucoup au-delà du cas italien, comme l’avaient témoigné les nombreuses réactions au premier jugement suscitées au niveau européen et mondial.
Aujourd’hui une page d’histoire a été écrite. Un espoir est né non seulement pour les chrétiens, mais pour tous les citoyens de l’Europe, croyants et laïques, qui avaient été profondément blessés par le jugement du 3 novembre 2009 et qui sont préoccupés face à des procédures qui tendent à effriter une grande culture comme la culture chrétienne et, en fin des comptes, à miner sa propre identité.
Considérer la présence du crucifix dans l’espace publique comme contraire aux droits de l’homme aurait signifié nier l’idée même d’Europe. Sans le crucifix, l’Europe que nous connaissons aujourd’hui n’existerait pas. Voilà pourquoi ce jugement est avant tout une victoire pour l’Europe.
Je suis d’accord avec la Grande Chambre quand cette dernière laisse entendre que les questions religieuses doivent être traitées au niveau national par chaque Etat membre.
Je suis convaincu que le présent jugement peut contribuer à avoir plus de confiance dans la Cour et dans les institutions européennes de la part de beaucoup de citoyens de l’Europe. Par ce jugement, les juges ont reconnu que la culture des droits de l’homme ne doit pas forcement exclure la civilisation chrétienne.

Card. Péter Erdő
Archevêque de Esztergom-Budapest
Président du Conseil des Conférences Episcopales d’Europe
(source CCEE)








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