Le risque d'une catastrophe au Japon relance le débat sur le nucléaire
Au Japon, les bilans sont toujours provisoires. Alors que les secours s’organisent
pour venir en aides aux blessés, aux sans abris, aux familles des victimes, un nouveau
désastre se profile à l’horizon : le risque d’une catastrophe nucléaire. Le père
Brian Vale, ancien missionnaire au Japon, confiait à l’agence vaticane Fides que les
autorités devraient tôt ou tard reconnaître les erreurs faites au sujet du nucléaire.
Selon lui, au Japon, la population est largement hostile au nucléaire après les désastres
d’Hiroshima et de Nagasaki et beaucoup ont des doutes sur les intérêts des autorités
politiques ayant autorisé la construction de centrales en zones sismiques. La catastrophe
au Japon suscite de grands débats dans tous les pays du monde équipés de centrales
nucléaires. L’occasion de rappeler la position de l’Église au sujet du nucléaire civil. Car
si elle mesure les dangers de l’énergie nucléaire liés à la sûreté des installations
mais aussi au stockage des déchets nucléaires, elle prend également en compte ses
avantages que sont l’abondance de cette énergie, et l’absence de rejet de gaz à effet
de serre. Pour Jean-Pierre Chaussade, diacre pour le diocèse de Paris et expert
en énergie notamment auprès du groupe de travail épiscopal « écologie et environnement
», la catastrophe japonaise ne doit pas donner lieu à des décisions dictées par l’émotion.
Il s’agit d’analyser les causes de l’accident avant d’en tirer des conséquences pour
notamment le parc nucléaire français. Des propos recueillis
par Anne Waeles.