2011-03-15 10:54:56

Mgr Bechara Raï élu patriarche de l'Église maronite


L’Église maronite a un nouveau patriarche. Mgr Bechara Rai, évêque de Jbeil (Bkerké) a été élu ce mardi matin. Les cloches ont sonné à travers tout le Liban pour fêter l’élection du nouveau patriarche. Mgr Béchara Rai est né le 25 février 1940, il a été ordonné prêtre en 1967 avant de devenir évêque en 1986. Il a été entre autres responsable des émissions en arabe de Radio Vatican.
Il succède ainsi au Patriarche Nasrallah Boutros Sfeir, qui avait présenté sa démission au Vatican, le 26 février dernier, indiquant avoir atteint la limite d’âge. Il devient le 77 ème patriarche maronite d'Antioche.

Le père Jospeh Nassar est un jésuite libanais, vice-recteur de l’Université Saint- Joseph à Beyrouth. Il revient au micro d'Olivier Bonnel sur la figure du nouveau patriarche qu’il connait bien, et sur les défis qui l’attendent. RealAudioMP3

Mgr Rai s’était notamment fait connaitre ces dernières années, dénonçant la division de la communauté chrétienne libanaise. Voici un extrait de son intervention lors du dernier synode des évêques pour le Moyen-Orient au mois d'octobre dernier:

Nous lisons au n° 34 de l'Instrumentum Laboris: "Au Liban, les chrétiens sont divisés au plan politique et confessionnel et personne n'a un projet acceptable par tous". Il n'existe pas une division au plan confessionnel, mais une diversité d'Églises sui iuris catholiques, orthodoxes et évangéliques ayant chacune son propre patrimoine, liturgique, théologique, spirituel et disciplinaire. Il existe par contre une division sur le plan politique, qui ne touche pas l'essence mais les options stratégiques. Quant à l'essence, les chrétiens sont d'accord autour des constantes nationales, définies dans le document dit "les constantes" publié par le Patriarcat Maronite le 6 décembre 2006, lequel a été accepté et signé par les chefs des partis politiques chrétiens. Ces constantes ont été développées dans un autre document paru en 2008 sous le titre: Charte de l'action politique à la lumière de l'enseignement de l'Église et de la spécificité du Liban.
Quant aux options politiques, la division des Chrétiens est centrée sur la stratégie relative à la protection desdites constantes et à la présence efficace et effective des chrétiens. Cette division est causée par les conditions politiques actuelles, tant internes que régionales et internationales.
Car il existe dans le monde arabe une forte division entre les sunnites et les chiites, apparente, sur le plan régional, dans la coalition, du côté sunnite, entre l'Arabie Saoudite, l'Égypte et la Jordanie, et du côté chiite entre l'Iran et la Syrie. Cette division s'est transformée en conflit sanglant entre les sunnites et les chiites en Irak. Sur le plan international, le conflit se situe entre les États-Unis et ses alliés en faveur des sunnites d'un côté, et l'Iran de l'autre à cause de ses ambitions régionales et de son programme nucléaire. Au Liban, c'est le conflit politique entre les chiites et les sunnites, où se situe la division des Chrétiens. Pour sauver le régime libanais et leur présence effective, une partie choisit l'alliance avec les sunnites, une autre avec les chiites et une troisième appelle à de bonnes relations avec les sunnites et les chiites et à ne pas se laisser entraîner dans la politique des axes régionaux et internationaux.
Le projet politique acceptable par tous consiste à parfaire l'État civil, dont les éléments se trouvent dans les "Constantes", la "Charte de l'action politique" et la Constitution. C'est ce qui différencie le Liban des autres pays du Moyen-Orient, ayant tous de régimes religieux."








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