Les nigériens aux urnes sur fond de pauvreté et de menace terroriste
Près de 7 millions de nigériens se rendent aux urnes ce 12 mars pour le second tour
de la présidentielle, un scrutin qui doit permettre le rétablissement d’un régime
civil après un an de présence militaire, suite au coup d’État de février 2010, qui
avait renversé le président Mamadou Tandja. L'opposant historique du chef de l’État
déchu, Mahamadou Issoufou, est donné favori face à l’ancien-Premier ministre Seïni
Oumarou. Cette ancienne colonie française, indépendante depuis 1960, est devenue,
avec le Mali et la Mauritanie, l'un des terrains de prédilection d'Aqmi, Al-Qaïda
au Maghreb islamique, qui y a multiplié les rapts d'Occidentaux. Important producteur
d’uranium, le Niger est pourtant classé parmi les pays les plus pauvres du monde,
en proie à la misère et aux crises alimentaires. Les Nigériens espèrent poser un geste
démocratique qui servira d’exemple à l’Afrique. Le chef de la junte, le général Salou
Djibo, a appelé ses concitoyens à voter dans le calme et au respect des résultats
du second tour. Quelles sont les attentes de la population de ce pays sahélien
? L’analyse de Tijani Alou, politologue, chercheur à l’université Abdou Moumouni de
Niamey. Il est interrogé par Hélène Destombes