Les évêques maronites se réunissent pour élire leur nouveau Patriarche
Une quarantaine d’évêques maronites, venus du monde entier, participent à partir de
ce mercredi, 9 mars, à une assemblée chargée d’élire le 77° Patriarche qui succèdera
au cardinal Nasrallah Pierre Sfeir. Ce dernier, âgé de plus de 90 ans, a démissionné
il y a quelques jours. L’assemblée se tient à huis clos au Patriarcat de Bekerké au
Liban. La journée de jeudi sera consacrée à une retraite spirituelle. Les opérations
de vote commenceront vendredi. Pour être élu, le nouveau Patriarche doit réunir au
moins deux tiers des suffrages, puis recevoir l’approbation du Pape Selon Pascal
Monin, professeur de relations internationales à l’université Saint-Joseph de Beyrouth,
interrogé par le quotidien français La Croix, l’état de l’Église maronite n’est pas
si glorieux. Le prochain patriarche devra rassembler une communauté aujourd’hui divisée,
surtout sur le sol libanais, redevenir une référence spirituelle pour les maronites
du Liban et d’ailleurs, et jouer un rôle de catalyseur dans un contexte de fort antagonisme
sunnite-chiite. Les Libanais, dans leur grande majorité, considèrent que le résultat
du scrutin sera déterminant pour l’avenir de leur pays, en reconnaissant que le patriarche
Sfeir a joué un rôle essentiel dans l’histoire du "pays des cèdres" au cours de ces
vingt dernières années. Le patriarche Sfeir était un homme charismatique, souvent
consulté pour des questions politiques, une figure garante de l’unité entre les différentes
confessions. Pour Henri Awit, vice-recteur aux affaires académiques de l’Université
Saint Joseph de Beyrouth, il était avant tout un homme courageux et visionnaire, dont
la principale réussite aura été son influence sur la rédaction des accords de Taef,
qui ont mit fin à la guerre civile libanaise en 1990. Des propos recueillis
par Anne Waeles.