2011-03-04 14:20:44

EDITORIAL : LES RELIGIONS POUR LA PAIX DANS DES SITUATIONS DE CONFLIT


Quelle peut être la position du chrétien face à la crise que traverse plusieurs pays du continent africain, notamment les pays du Nord du continent, appelé aussi pays de l’Islam ? Quelle contribution elle peut donner dans la recherche d’une paix dans le respect des convictions religieuses de chacun ? Le message final de la récente assemblée plénière des Evêques peut être considéré comme une référence.

En effet, les évêques catholiques d’Afrique du Nord ont tenu leur réunion annuelle, du 29 janvier au 2 février, à Alger. Ils ont longuement parlé des événements qui ne concernait en ce moment là que la Tunisie et l’Égypte et qui se sont élargi aujourd’hui à la Libye. Il s’agit d’événements qui font reflètent les changements profonds auxquels le monde moderne est confrontés, notamment en Afrique du Nord.

Dans un texte publié à l’issue de cette rencontre, les évêques d’Algérie, du Maroc, de Tunisie et de Libye ont tenu à souligner que les évènements qui « bouleversent actuellement le Nord de l’Afrique sont une revendication de liberté et de dignité, notamment de la part des jeunes générations, qui se traduit en volonté que tous soient reconnus comme citoyens, et citoyens responsables.

Ces changements, qui adviennent dans un monde globalisé, exigent des nouvelles réponses, en conformité avec des riches traditions culturelles de différents peuples, nations, et régions du monde, mais qui ont comme point central, la dignité de la personne humaine, libérée de mécanismes qui privent de liberté personnes et tissu social, appauvrissent et mettent des freins au développement culturel des populations.

Le 3 février, l’archevêque de Tunis, Mgr Maroun Elias Lahham, a précisé que, pour les évêques d’Afrique du Nord, l’actualité suscite plutôt des espoirs que de l’inquiétude. On a beaucoup d’espoirs, du fait que ces révolutions ont été faites par des jeunes. Notre rôle sera de les accompagner, de leur faire sentir notre appui, notre sympathie.

Les contrastes qui caractérisent l’époque moderne sont un défi pour les religions dans l’accomplissement de leur mission de proclamer la réalité de Dieu et défendre la dignité de chaque personne humaine. Souvent, le Pape Benoît XVI parle, aussi durant les rencontres avec les représentants des autres religions (à titre d’exemple : le 6 novembre 2008 aux participants au Forum Catholico Islamique parmi lesquels figurait le Grand Mufti Mustapha Céric et le professeur Seyyed Ossein Nasr), que nos religions professent la foi en un seul Dieu, créateur, qui aime et prend soin de chaque personne humaine partout dans le monde.

Il est donc important de travailler ensemble,malgré la diversité de nos visions anthropologiques et systèmes théologiques, pour la collaboration interreligieuse dans la promotion des droits fondamentaux et de la dignité de chaque personne

Au cours de leur rencontre algéroise, les évêques ont aussi insisté sur les « liens d’amitié » entre musulmans et chrétiens dans les pays du Maghreb et déclarent s’engager pour un renforcement de la liberté religieuse et des droits civiques, considérant qu’ils sont la garantie d’un respect complet et réciproque et prendront une place croissante dans les dialogues entre croyants musulmans et chrétiens.

La réunion de la CERNA avait pour but principal définir les moyens de "mieux vivre ensemble" en terre musulmane, d’organiser des rencontres amicales pour, notamment, contribuer au développement" économique et social de la région.

Dans cette perspective de consolider le "vivre ensemble", les évêques ont évoqué de nombreux échanges de vues et d’expériences avec des dignitaires religieux musulmans.

Et, face aux événements qui secouent le Nord de l’Afrique, l’Eglise, présente dans cette région a également débattu de la manière de se situer par rapport à l’évolution de la situation” dans chaque pays d’Afrique du Nord.

Voir comment ces pays aspirent à une certaine liberté, une certaine démocratie.
Face à “toute cette dynamique que l’on voit naître, cette liberté d’expression des hommes, les chrétiens ne peuvent pas être à côté. Ils doivent se positionner dans ce nouveau contexte avec comme ligne motrice “le droit de réserve dans les affaires politiques” et “le respect des libertés fondamentales, notamment de conscience”.

Dans cette trajectoire de “paix par le dialogue”, les membres de la CERNA ont tablé sur de contacts directs avec des musulmans hommes et femmes, avec qui les chrétiens ne discutent pas de “théologie ou de métaphysique, mais de choses concrètes liées au développement” telles que “la formation, l’agriculture, la place de la femme dans la société”.







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