Jour de deuil pour les enfants roms morts dans un incendie
Dans la capitale italienne, les chrétiens ont été invités ce mercredi soir à prier
pour les roms frappés par une terrible tragédie. Quatre enfants de cette communauté,
âgés de 3 à 11 ans, sont morts brûlés vifs dimanche dernier dans l’incendie d’une
baraque de fortune. Une rencontre de prière s’est déroulée en l’église Sainte Marie
au Trastevere sous les auspices de la communauté de Sant’Egidio qui a proclamé une
journée de deuil et de honte, un temps d’arrêt pour saisir le caractère insupportable
d’une telle tragédie. Pour les responsables de Sant’Egidio, il n’est pas permis de
mourir ainsi. Les familles des quatre petites victimes ont été contraintes de déménager
30 fois en 10 ans. En Italie, l’espérance de vie des roms est de 50 ans. La communauté
de Sant’Egidio fustige le climat d’intolérance et invite l’opinion publique à changer
de langage. Ce ne sont pas les pauvres qui menacent le décor urbain, c’est la pauvreté
qui est indécente. Jusqu’ici, les interventions des forces publiques, souvent sollicitées
par la population, se limitent à démanteler les campements, abusifs ou pas, généralement
au lever du jour, sous le regard des enfants et dans l’indifférence générale. La communauté
de Sant’Egidio demande la mise au point d’un plan d’action exemplaire y compris avec
le soutien de l’Union européenne pour permettre aux nomades de vivre dignement et
de scolariser leurs enfants. En août, une tragédie similaire avait déjà causé la mort
d’un enfant. Paolo Ciani est un des porte porte-parole de la communauté de Sant'Egidio.
Il est interrogé par Charles-François Brejon.