Allemagne : les évêques répondent à la pétition de 140 théologiens
« Pour faire face aux graves défis auxquels l’Église est confrontée en Allemagne,
la simple disponibilité des évêques ne suffit pas ». La Conférence épiscopale allemande
a répondu au mémorandum très critique signé par 143 théologiens catholiques, pour
la plupart enseignants dans des universités germanophones. Intitulé : « un renouveau
nécessaire », le texte demande une réforme en profondeur de l’Église catholique, alors
que Benoît XVI est attendu en Allemagne en septembre prochain. Dans leur réponse
les évêques estiment que cette démarche est un signal positif car elle démontre le
désir des signataires d’offrir leur contribution au dialogue sur l’avenir de la foi
et de l’Église en Allemagne, un dialogue que les évêques eux-mêmes ont appelé de leurs
vœux. Mais ils constatent que certaines demandes, déjà fréquemment débattues, vont
à l’encontre de convictions théologiques et de définitions ecclésiales fortement contraignantes
et que des éclaircissements urgents s’imposent. Parmi les demandes présentées par
les signataires figurent la suppression du célibat sacerdotal et le sacerdoce des
femmes mais aussi la participation des fidèles aux nominations d’évêques et la fin
du « rigorisme » moral de l’Eglise, notamment par rapport aux couples homosexuels
et aux divorcés remariés. Les évêques reconnaissent qu’on ne pourra pas éluder
les questions qui fâchent. Car la peur est mauvaise conseillère. La prochaine assemblée
plénière de la Conférence épiscopale allemande préparera à son tour des propositions
stimulantes et constructives. Le débat est donc ouvert et il s’annonce difficile.
En 2010, un nombre sans précèdent de fidèles, en Allemagne, a quitté l’Église catholique.