Quatre ministres du gouvernement de transition tunisien démissionnent
La situation demeure très incertaine en Tunisie. Les trois ministres appartenant à
la puissante centrale syndicale tunisienne UGTT ont démissionné ce mardi du gouvernement
de transition formé la veille, à la demande de leur organisation. L'Union générale
des travailleurs tunisiens a joué un grand rôle dans les manifestations ayant provoqué
la chute du président Zine El Abidine Ben Ali. La direction de l'UGTT, qui a tenu
une réunion extraordinaire près de Tunis, a décidé « de ne pas reconnaître le nouveau
gouvernement ». Un autre ministre issu du Forum Démocratique pour le Travail et les
Libertés a lui aussi démissionné. De nombreuses voix s'élèvent dans le pays, notamment
au sein de la gauche et de la mouvance islamiste, contre la présence de membres de
l'ancien gouvernement et du parti du président déchu dans la nouvelle équipe de transition.
La démission de Ben Ali ne semble pas satisfaire pleinement la société, qui entend
aller plus loin, vers un changement radical. Mais est-il possible de faire une croix
complète sur le passé ? La réponse de Pascal Boniface, directeur de l'Institut de
relations internationales et stratégiques (IRIS) et enseignant à l'Institut d'Etudes
européennes de l'Université de Paris VIII. Des propos recueillis
par Charles-François Brejon.