Algérie et Tunisie s’embrasent depuis plusieurs jours maintenant, témoins d’un même
malaise, celui d’une jeunesse maghrébine victime de la hausse des prix, mais surtout
chômage, et du manque criant de toute perspective d’avenir. Après 5 jours d’émeutes,
plusieurs morts ou 70 institutions endommagées, le gouvernement algérien a repris
la main. Il a d’abord procédé à quelques 1 100 arrestations de casseurs présumés.
Ensuite, il a corrigé la hausse des prix décrétée en janvier pour fixer officiellement
le tarif de deux produits phare: le sucre et l'huile. Le prix du kilo de sucre est
dorénavant fixé à 90 dinars contre 120 à 140 dinars en janvier. Il faudra encore du
temps avant que ces baisses ne se répercutent chez les petits commerçants, mais la
vague de colère semble passée. En Tunisie, rien n’est moins sûr. Ce lundi 10 janvier,
le président Ben Ali a promis de créer 300 000 emplois d’ici 2012 pour les diplômés
du supérieur dont la durée de chômage a dépassé les 2 ans. Ces propos interviennent
alors que la colère des jeunes continue dans le centre-ouest du pays. Explications
de Bruno Callies de Salies, l’auteur d’un ouvrage publié en mai dernier : «Le Grand
Maghreb contemporain »