Assassinat d'un gouverneur au Pakistan : les chrétiens plus que jamais menacés
Le gouverneur du Pendjab, Salman Taseer, a été tué au Pakistan, par un de ses gardes
. Le ministre pakistanais de l’intérieur a rappelé que la victime s’était opposée
à la loi controversée sur le blasphème, une loi revenue sur le devant de la scène
à la suite de la condamnation à mort d’une mère de famille chrétienne, Asia Bibi.
Ces jours derniers, à l’appel de partis et associations religieuses, des milliers
de personnes sont descendues dans la rue pour manifester contre toute modification
de la loi et pour qu’Asia Bibi ne soit pas grâciée. Les puissants partis et autres
groupes conservateurs religieux avaient organisé une grève générale fin décembre en
prévenant que l'anarchie s'installerait si la loi était modifiée. Écoutez l'analyse
de Gilles Boquerat, chercheur associé à l’Institut Français des Relations Internationales.
Il est interrogé par Marie-Agnès Georges
La
loi sur le blasphème promulguée en 1986 sous le régime du général Zia Ul Haq, principal
responsable de l’islamisation du pays dans les années 1980, punit de la prison à perpétuité
les auteurs d’une profanation du Coran et de la peine de mort ceux qui profèrent des
insultes à l’égard du Prophète. L’Église catholique réclame depuis longtemps l’abrogation
du texte qui encourage les extrémistes. Cet assassinat est une preuve de plus du
cauchemar que vivent les chrétiens au Pakistan, qui se font régulièrement insulter
et humilier sur leur terre natale. Une situation qui existe depuis des années et dont
les opinions publiques et les médias occidentaux ont enfin pris conscience. Pour la
première fois, le mois dernier, dans un discours public, Benoît XVI a employé le terme
christianophobie pour désigner l’hostilité qui entoure des millions de chrétiens dans
le monde.