Le Vatican met en garde contre le risque d'un conflit délétère entre les religions
Ce lundi à la mi-journée, le Directeur du Bureau de presse du Saint-Siège s'est
une nouvelle fois exprimé sur Radio Vatican au sujet de l'attentat d'Alexandrie et
des polémiques qui ont surgi dimanche
Dans une déclaration officielle,
précise le Père Lombardi, le grand Imam d’Al-Azhar condamne fermement l’attentat d’Alexandrie.
Ahmed el-Tayyeb est allé présenter ses condoléances au Patriarche copte orthodoxe
Chenouda III. Le Directeur du Bureau de presse Saint-Siège juge qu’il n’est pas opportun,
dans un moment aussi délicat où tous doivent se montrer unis contre le terrorisme,
de discuter sur d’autres détails dont le sens n’est pas clair. Le Père Federico Lombardi
faisait allusion aux propos attribués au grand imam d’Al-Azhar qui aurait affirmé
que les paroles du Pape constituent une intervention inacceptable dans les affaires
égyptiennes et reproché à Benoît XVI de ne pas avoir demandé la protection des musulmans
quand ils étaient massacrés en Irak. Le directeur du Bureau de presse du Saint-Siège
souligne que la position du Pape est très claire, comme toujours. Il condamne radicalement
la violence, il est proche d’une communauté horriblement touchée, il est préoccupé
par les atteintes à la liberté religieuse des minorités chrétiennes, mais dans un
contexte de préoccupation pour la liberté religieuse de tous, pas seulement des chrétiens,
comme il l’a souligné dans son Message pour la Journée de la Paix. Le Père Lombardi
rappelle que le Pape a condamné à de très nombreuses reprises toute violence, non
seulement celle qui s’exerce contre les chrétiens : il suffit de rappeler son récent
discours au nouvel ambassadeur d’Irak près le Saint-Siège dans lequel il évoque justement
les victimes innocentes de la violence, qu’elles soient musulmanes ou chrétiennes. Pour
le directeur du Bureau de presse du Saint-Siège, tous les responsables doivent s’engager
dans la lutte contre le terrorisme et protéger les populations ; mais aussi tous les
hommes et les femmes de paix, qu’elle que soit leur foi, doivent s’opposer à un projet
de haine qui vise, de toute évidence, à diviser, à susciter des tensions et des conflits.
Il ne faudrait pas que la solidarité nécessaire avec les victimes chrétiennes devienne
l’occasion d’alimenter un conflit délétère entre les religions ou les civilisations.
L’invitation lancée par le Pape aux responsables des autres religions à se retrouver
à Assise au mois d’octobre prochain démontre sa volonté de réaffirmer un message fondamental
: à savoir qu’on ne peut faire la guerre au nom de Dieu.