Publication d’un Motu Proprio contre le blanchiment d’argent au Vatican

Au Vatican, une lettre apostolique sous forme de Motu proprio a été publiée ce jeudi 30 décembre 2010. Dans ce document, le Pape rappelle combien la paix est menacée, outre la violence terrible et destructrice du terrorisme, par une mauvaise utilisation du marché et de l’économie. « De manière fort opportune, affirme Benoît XVI, la communauté internationale se dote de principes et d’instruments juridiques qui permettent de prévenir et de lutter contre le phénomène du blanchiment d’argent et de financement du terrorisme. » Dans sa lettre apostolique non seulement le Pape dit approuver ce jeudi l’engagement de la communauté internationale contre le blanchiment d’argent, mais il souhaite que l’État de la Cité du Vatican fasse siennes les règles mises en place dans « l’utilisation des ressources matérielles qui servent au bon déroulement de sa propre mission et des devoirs de l’État de la cité du Vatican ».

Dans un souci de paix « juste et durable » et également en conformité avec la Convention monétaire signée le 17 décembre dernier entre l’Etat de la Cité du Vatican et l’Union européenne, le Pape édicte ce jeudi une loi concernant la prévention et la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. Il crée également une Autorité d’Information Financière lui conférant le statut de « personne juridique canonique publique et de personne civile » pour suivre les affaires des dicastères et organismes dépendant du Saint-Siège. Les précisions de Thomas Chabolle

Nombreux sont ceux qui se réjouissent de cette mise aux normes du Vatican. Reste que la lutte contre le blanchiment d'argent sale, les paradis fiscaux et l'évasion fiscale, ainsi que le financement du terrorisme est loin de pouvoir se relâcher au niveau international. Des progrès ont été enregistrés sur divers points, mais le combat reste inégal, comme nous l'explique Jean Ziegler ex rapporteur spécial des Nations Unies pour le droit à l’alimentation, aujourd’hui membre du comité consultatif du Conseil des droits de l’homme de l’ONU. Depuis des années il se passionne pour cette cause.

Après Les Nouveaux Maîtres du Monde en 2002 (portraits des nouvelles têtes du capitalisme mondial) et L’ Empire de la honte en 2006 (qui dénonçait la domination des grandes sociétés transcontinentales sur les pays du sud à travers la dette de la faim), Jean Ziegler s’interroge dans un nouvel essai, La Haine de l'Occident, sur la haine tenace et sans cesse renouvelée – réalimentée pourrait-on dire – que suscite l’Occident au reste du monde.