Crise ivoirienne : des experts mettent en garde contre les raccourcis
Les Ivoiriens étaient invités ce lundi à une grève générale, le mot d’ordre a été
lancé par Alassane Ouattara. Ce dernier est toujours retranché à l’hôtel du Golf à
Abidjan avec ses proches. Mardi, on attend l’arrivée à Abidjan d’une délégation de
la CEDEAO qui a menacé d’en arriver aux armes pour déloger Laurent Gbagbo. Trois présidents
ouest-africains s'efforcent de convaincre le président sortant de céder pacifiquement
le pouvoir à son rival, reconnu par la presque totalité de la communauté internationale
comme le vainqueur de l'élection du 28 novembre. En France, la procédure d'agrément
est en cours pour la nomination d’un nouvel ambassadeur ivoirien à Paris, choisi par
Alassane Ouattara. Son prédécesseur était un proche de Laurent Gbagbo. La crise
ivoirienne ne semble donc toujours pas trouver de dénouement et met face à face deux
camps que tout oppose. Mais attention à ne pas tomber dans le manichéisme : c’est
l’analyse de Bernard Comte, chercheur au CEAN, le Centre d'études d'Afrique Noire
à Bordeaux. Il est interrogé par Marie Duhamel. Ecoutez
Menacé d'être
renversé militairement par ses voisins, le régime de Laurent Gbagbo a mis en garde
contre les graves conséquences économiques et humaines d'une telle opération qui exciterait
le patriotisme et pourrait mener la Côte d'Ivoire à "la guerre civile". Le porte-parole
du gouvernement Gbagbo a eu des mots très durs pour dénoncer la décision "inacceptable"
des dirigeants de la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (Cédéao)
de le renverser par la force s'il refuse de partir de lui-même. Cette décision
est un "complot du bloc occidental dirigé par la France: Elle va selon lui "exciter
le patriotisme" des Ivoiriens si elle devait se concrétiser. Quels sont les risques
d’un telle option ? Écoutons l’analyse du Politologue Michel Galy, membre du Comité
de rédaction de la revue Cultures et Conflits, spécialiste de la Côte d’Ivoire.