La loi anti-blasphème sévit de nouveau au Pakistan. Selon l’agence Eglises d’Asie,
la police de la province du Sind a arrêté le 12 décembre le Dr Naushad Valiyani au
titre de cette loi. Ce médecin qui exerce à Hyderabad est accusé d’avoir jeté la carte
de visite d’un représentant en produits pharmaceutiques, dont le nom est Mohammed
Faizan. Or comme le rappelle le Pakistan Christian Post du 12 décembre, «
99,9 % des noms des musulmans commencent par le prénom Mohammed ». Selon le chef
de la police régionale, le représentant de commerce musulman était venu démarcher
dans sa clinique le Dr Valiyani et a ensuite déposé une plainte contre le médecin.
Le Dr Valiyani a présenté ses excuses, en assurant "qu’il n’avait absolument pas l’intention
d’insulter le prophète Mahomet en jetant la carte de Mohammed Faizan à la poubelle".
Malgré cela, les leaders religieux ont fait pression pour qu’il soit inculpé. Cette
arrestation intervient alors que le pays fait l’objet d’une campagne sans précédent
envers la loi qui punit de peines de prison un blasphème contre le Coran, et de mort
un blasphème contre Mahomet. Les arrestations se sont multipliées, la censure s’est
renforcée. De part et d’autre, le ton monte. Un jeune "blogueur" musulman pakistanais
a été arrêté pour blasphème contre Mahomet début décembre alors que l’affaire Asia
Bibi suit son cours. La chrétienne, première femme pakistanaise condamnée à mort pour
blasphème, attend toujours son procès en appel dans la prison de Sheikhupura, la première
audience étant prévue pour la fin décembre. Yousaf Qureshi, l’imam de la plus ancienne
mosquée de Peshawar, avait déclaré que "le verdict prononcé à l’égard d’Asia Bibi
sera appliqué d’une façon ou d’une autre".