L’immigration comme un second souffle selon Mgr Vegliò
C’est ce vendredi que Mgr Antonio Maria Vegliò, président du Conseil pontifical pour
la pastorale des migrants et des personnes en déplacement, intervenait lors d’une
conférence organisée à Rome au Capitole. Dans le texte de cette « lectio magistralis
», publié ce jeudi, Mgr Vegliò ne manque pas de rappeler tout d’abord que les politiques
migratoires, aux niveaux national et international, doivent tenir compte de la centralité
de la personne humaine et de sa dignité inaliénable. Et de souligner que « l’engagement
pour la défense et la promotion de la dignité humaine ne peut être soumis à des intérêts
économiques ou de sécurité nationale ». Mgr Vegliò tient également à souligner
les aspects positifs du lien entre migration et développement, observant que « les
migrations internationales amènent des transformations économiques positives ». Les
travailleurs immigrés représentent un « élément propulseur pour le développement dans
plusieurs secteurs comme le logement, la restauration, les agences de voyage et les
cybercafés ». De plus, « de nombreuses sociétés de destination vivent, grâce à l’immigration,
un nouveau printemps démographique caractérisé par l’augmentation de la fécondité
et de la natalité, et par le rajeunissement général de la population », affirme encore
Mgr Vegliò. Les travailleurs immigrés représentent une injection d’enthousiasme pour
la société qui les reçoit, insiste Mgr Vegliò pour qui, grâce à leur créativité, à
leur talent et à leur désir de réussir, ils représentent généralement une contribution
précieuse au développement du pays d’accueil. « La vie en commun de différents groupes
éthniques sur un même territoire, soutient encore le chef de dicastère, offre une
grande opportunité d’échanges culturels à différents niveaux : linguistique, littéraire,
religieux, artistique, gastronomique et autres ». Mais, explique-t-il par ailleurs,
il faut noter que la contradiction entre la tentative d’endiguer les arrivées et le
besoin de jeunes travailleurs impose une attention constante aux thèmes de la sécurité
et de la légalité, de la lutte contre l’immigration illégale et de la limitation d’éventuels
comportements d’intolérance ou de xénophobie. « Le droit des États à gérer l’immigration
doit, dans tous les cas, prévoir des mesures claires et applicables pour les entrées
régulières dans le pays, veiller sur le marché du travail pour empêcher ceux qui profitent
des travailleurs immigrés, réaliser des mesures d’intégration quotidienne, lutter
contre des comportements xénophobes », ajoute encore Mgr Vegliò. Et dans ce tableau
tout en ombres et lumières, il s’inquiète enfin des situations créées dans les pays
d’origine des migrants par leur départ, surtout lorsqu’il s’agit de femmes. Sans oublier
que la fuite de leurs pays des jeunes générations représente un appauvrissement d'un
capital humain indéniable.