L’Europe était au cœur de l’entretien entre Benoît XVI et le premier ministre hongrois
Viktor Orbàn ce lundi matin au Vatican. Un entretien cordial qui a duré une vingtaine
de minutes. Pour la première fois, le 1er janvier 2011, la Hongrie prendra
la présidence semestrielle de l’Union Européenne. Elle aura l’occasion de jouer un
rôle actif dans la formulation de l’agenda de l’UE. Des convergences de vues ont été
constatées entre Budapest et le Saint-Siège sur les questions principales concernant
le continent européen. Viktor Orbàn a exposé la situation sociale, économique et politique
actuelle de son pays. L’accent a été mis sur l’importance des traditions chrétiennes
dans la vie nationale et le rôle joué par l’Église catholique dans le développement
du pays. La coopération régionale a également été évoquée. Le premier ministre hongrois
été accompagné du vice-premier ministre, Semjen Zsolt, théologien catholique, et du
sous-secrétaire pour l’intégration sociale, un théologien protestant. La délégation
hongroise a également été reçue par le cardinal Tarcisio Bertone, Secrétaire d’État
du Saint-Siège, en présence de Mgr Dominique Mamberti, Secrétaire pour les Rapports
avec les États. Le gouvernement hongrois a présenté un projet de réforme constitutionnelle
rendu public jeudi dernier sur le site internet du parlement hongrois. Le texte prévoit
la référence au christianisme, en tant que valeur culturelle fondamentale dans l’histoire
du pays. Le texte stipule également que la vie mérite d’être protégée depuis la conception
comme un droit humain fondamental, que la vie et la dignité humaine sont inviolables,
que la Constitution protège le mariage, considéré comme l’union de base la plus naturelle
entre un homme et une femme et fondement de la famille. Le texte sera soumis à l’examen
de commissions parlementaires ad hoc entre le 10 et 15 décembre, puis le Parlement
commencera à en débattre. Budapest et le Saint-Siège ont rétabli leurs relations
diplomatiques il y a vingt ans. Jeudi dernier, recevant les lettres de créances du
nouvel Ambassadeur de Hongrie, Benoît XVI avait affirmé que la foi catholique est
manifestement l’un des piliers de l’histoire hongroise. L'Europe ne serait plus l'Europe
– avait ajouté le Pape - si l’institution familiale disparaissait ou était complètement
transformée.