La migration est devenue une composante importante du processus de développement de
l’Afrique. Les migrants contribuent de manière substantielle au Produit National Brut
à travers, notamment, leurs transferts monétaires. La diaspora africaine qualifiée
et éparpillée partout dans le monde entier constitue un levier potentiel pour le
continent. Et, même dans le contexte de la mondialisation, la migration et le développement
sont devenus des processus interdépendants. En effet, la fuite des cerveaux et
des intellectuels, départ des sportifs, immigration clandestine, exil des personnes
qualifiées, sont considérés comme des maux qui contribuent au sous-développement du
continent africain. Comment cette diaspora peut elle contribuer au développement
du continent ? Beaucoup d’experts s’accordent sur le fait que l’aide de certaines
diasporas africaines à leur pays d’origine est largement supérieure à l’aide publique
au développement.
Souvent, cet argent facile tendrait à créer un cycle autour
duquel les personnes ne sont pas aussi motivées dans la recherche d'un emploi, et
ne déclenche aucun réel développement économique. On se rend donc compte que
malgré l’importance des transferts d’argent de la diaspora, cette aide ne pourrait
pas contribuer durablement au développement de l’Afrique que si elle est canalisée
à des objectifs susceptibles d’entraîner une production endogène de richesse. D’où
la nécessité d’un retour de cette matière grise qui devrait aider à promouvoir l’éthique,
le respect des lois et règles, l’amour du travail, l’effort d’apprendre et l’investissement
en Afrique, la volonté de bien faire, l’amour pour son continent et la volonté de
vivre en paix.
Le souhait de voir les intellectuels africains retourner travailler
sur leur continent pour son développement, est confronté à des nombreuses difficultés
socio-économiques auxquelles les pays africains font face. La Conférence Consultative
régionale pour la Diaspora Africaine en Europe qui s’est tenue à Paris, en France,
les 11 et 12 septembre 2007, a été une expression manifeste de la volonté des gouvernants
africains de rencontrer la diaspora pour débattre de l’apport de cette dernière
au continent. Et plusieurs récentes rencontres, comme celle tenue au Vatican les
16 et 17 novembre pour débattre de l’immigration, celle tenue au Siège de la banque
africaine de développement, BAD, à Tunis, ou encore celle organisée récemment, avec
la diaspora africaine, au siège de la Banque Mondiale à Washington, pour ne citer
que celles là, ne font que renforcer cet espoir que le continent met dans ses citoyens
vivant ailleurs pour vaincre ce grand défi : vaincre la pauvreté. Dans ce sens,
un groupe de jeunes africains vivant en Italie, veulent, lancer le projet d’une banque
éthique de la diaspora, dont nous parle dans cette interview, le Dr Francis Nzepa
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